mardi 13 novembre 2012

Antisémitisme: rien de neuf sous le soleil des Fils de France


Selon l'immense majorité des commentateurs médiatiques, il y aurait un "nouvel " antisémitisme, pas du tout français , issu de l'islam des "caves et des banlieues", et qui n'aurait rien à voir avec l'antisémitisme traditionnel et ses réseaux d'extrême-droite.

Ceux qui affirment l'existence de ce « nouvel » antisémitisme le caractérisent selon deux critères : ce serait un antisémitisme issu des quartiers pauvres, d'une part, quartiers où s'exercerait d'autre part une influence « étrangère », matérialisée par les prêches d'imams radicaux de pays tiers et par la présence sur notre territoire de « salafistes » venus d'ailleurs.

Un fascisme du pauvre et de l'immigré en quelque sorte, que nos commentateurs prennent plaisir à opposer à la nécessaire construction d'un « islam de France », seul à même de rendre la raison à des jeunes barbares venus d'ailleurs.

«  Fils de France », c'est justement le nom d'une association se disant musulmane, montée il y a quelques mois, et qui , au regard de sa récente création , bénéficie d'un succès étourdissant, puisque son dernier colloque a été accueilli sous les ors du Sénat le 27 octobre.

Son fondateur Tarek Oubrou , imam de Bordeaux est devenu en quelques années une personne tout à fait bien accueillie dans tous les milieux : invité d'honneur de conférences données par des évèques, devenu très proche d'Alain Juppé, qui l'oppose aux vilains « salafistes », fréquemment invité à la télé, il fait partie de ces dignitaires religieux qu'on se plait à ériger en symboles de l'ouverture et de la tolérance, opposés aux « petites frappes islamistes de banlieue ».

Oubrou fut pourtant le premier imam à participer à une conférence co-organisée avec Alain Soral en 2009. Personne, même parmi les grands connaisseurs de l'islam invités dans les médias, tel Malek Chebel également participant au colloque qui fait l'objet de cet article, ne semble avoir lu une intéressante et récente interwiew d'Oubrou sur Garaudy, négationniste notoire, où celui-ci est qualifié de « grand intellectuel » , qui « recevra son mérite devant le Seigneur ». Oubrou, fin sophiste , y réfute tout négationnisme pour son compte personnel, mais affirme dans cet entretien que « toute discussion sur le sujet de la Shoah, scientifique et historique est interdite », en vertu d'un « tabou ».

Tarek Oubrou a d'autres admirateurs de Garaudy à qui parler au sein de Fils de France : pas des imams barbus venus d'ailleurs, non , mais notamment un chrétien bien de chez nous, le père Michel Lelong, parrain de l'association mis en valeur lors de sa réunion fondatrice . Catholique intégriste, Michel Lelong fut notamment témoin en faveur du préfet Papon à son proçès. Il a écrit de nombreux articles pour la revue à Contre-Nuit , le fan-club officiel de Garaudy, et figure aussi parmi les invités du centre Zahra, les co-animateurs de la liste antisémite de Dieudonné en 2009.

Aux côtés de ces deux penseurs religieux, l'animateur principal de Fils de France Camel Bechick ne fait pas non plus dans l'ambiguité concernant son militantisme à l'extrême-droite : Bechick était ainsi accrédité comme journaliste de Flash, la revue d'Alain Soral, pour le dernier congrès du FN.

La référence idéologique de Bechick, c'est Maurras, comme il l'explique dans un entretien donné à un site royaliste . Pas très nouveau, comme référence antisémite, Charles Maurras.

Mais le vieil antisémitisme est toujours une bonne manière de se faire ouvrir des portes , notamment au Sénat, pour un colloque ou plus, si affinités.

En effet, sans le soutien d'un élu de la République , pas question d'organiser quoi que ce soit au Sénat. L'élue en question qui a accueilli le colloque de Fils de France n'est pas une sénatrice élue avec les voix des infâmes de la banlieue, mais avec celle des habitants de l'Orne, département où l'on croise peu de cités « islamisées », convenons-en.
Centriste, actuellement élue sous les couleurs de l'UDI, Mme Goulet a bien des liens avec des personnalités de l'islam politique international, mais pas avec des terroristes recherchés par Interpol. Présidente du groupe amitié France-Turquie au Sénat, elle s'est faite la porte parole des opposants à la reconnaissance du génocide arménien et ne trouve à redire aux massacres en Syrie que depuis l'affrontement entre le gouvernement turc et Assad.
Fidèle alliée du régime iranien, elle est également présidente du groupe France-Pays du Golfe, et a rédigé un rapport officiel pour le Sénat , à propos de la coopération militaire entre la France et les Emirats Arabes Unis.

Depuis ce colloque très officiel , Fils de France a croisé la route d'un autre membre de l'UDI, et pas n'importe lequel : c'est notamment avec Charles Beigdeber, ex-candidat à la présidence du MEDEF, secrétaire de l'UMP , grand patron reconnu, que l'association d'Oubrou et de Bechick organise une manifestation contre le droit au mariage pour tous le 17 novembre

Parmi les organisateurs, on retrouve trois autres députés de l'UMP, dont Jacques Myard, membre de la Droite Populaire et opposant historique aux lois anti-négationnistes et protégeant les victimes de crime contre l'humanité, de la loi Gayssot à la loi contre la négation du génocide arménien.
On croise également un animateur des Grosses Têtes, Perroni et un chroniqueur de Marianne, Roland Hureaux, souverainiste ne cachant pas ses sympathies pour Nicolas Dupont-Aignant...qui fut invité d'honneur de la réunion fondatrice de Fils de France.

La petite association de l'imam de Bordeaux, Tarek Oubrou a donc réussi le tour de force de réunir autour d'elle des élus de droite, des journalistes reconnus ou des grands patrons, et de se faire ouvrir les portes du Sénat en quelques mois d'existence, et ce malgré les proximités affichées de ses initiateurs avec l'extrême-droite la plus antisémite qui soit.

A la réunion inaugurale de Fils de France, on croisait même Robert Ménard, qui a renvoyé l'ascenseur à Camel Bechick en l'invitant à son émission sur RMC.

On cherchera en vain quelque protestation de la part des pourfendeurs du « nouvel antisémitisme », toujours prompts à dénoncer l'islam des caves importé d'ailleurs, toujours prompts à pointer du doigt le musulman pauvre ou immigré.


Il faut dire que Fils de France a un atout très utile dans la France des années 2010 : voilà des musulmans qui se revendiquent patriotes, anti-immigration, anti-progressistes, et surtout pas de gauche. De bons français, comme les aimait leur maître à penser Maurras, cette figure historique du vieil antisémitisme, qui a toujours eu droit de cité au sein de la bourgeoisie française.  

Autour de Fils de France, alliance de notables de droite connus pour leurs positions racistes avec l'extrême-droite antisémite, et les secteurs les plus réactionnaires de l'islam se fait tout à fait tranquillement au plus haut niveau de la République et sans être dénoncée. Bien au contraire, les partenaires de cette alliance utilisent eux_même la théorie du "nouvel antisémitisme" pour nier le leur, qui n'est que la continuité d'une longue tradition européenne.

Et à l'extérieur de cette alliance, les voix de gauche qui n'ont de cesse, elles aussi, d'affirmer que le péril antisémite ne vient que d'en bas et que de l'étranger participent à la négation d'un phénomène d'institutionnalisation du fascisme porté par une partie de la bourgeoisie.

Enquête Exclusive: Itinéraire d'un voyeurisme français



D'habitude, on en rigole d'Enquête Exclusive, de ses plongées avec la BAC contre les cambriolages ou dans le monde de la nuit des jet setteurs.

Là, on ne rigole plus.

On regarde halluciné, les photos de Merah, bébé, puis enfant défiler, puis une vidéo où il est à l'hôpital venu voir son père qu'on montre sur son lit. Et puis un classeur où Merah, jeune ado, écrivait des trucs sur les american-staff, des chiens qu'il adorait.

C'est quoi l'info , c'est quoi le message ? Qu'on doit surveiller les gamins dès l'âge de trois ans, l'islamiste est-il censé se révéler dans le regard du bébé qui rigole ?

On apprend que Merah était un gosse battu , un gosse de foyer. 10% des enfants en France sont victimes de maltraitance psychologique ou physique, selon une chercheuse de l'INSERM. Alors quoi ?

Dix fois, quinze fois, la photo de Souad Merah, qui sourit, voilée. A toi de trouver les stigmates du mal sur la photo.

Caméra cachée d'une jeune femme pleine de haine antisémite, qui hurle qu'elle est fière de son frère. C'est à peu près tout ce qu'on entendra de la discussion, et ce sera pareil avec les autres « salafistes » filmés en caméra cachée. Jamais plus d'une minute , même pour Olivier Corel, idéologue intégriste, dont on apprendra qu'il élève des chèvres et des ânes, et qu'il a « francisé » son nom. Du lourd, c'était bien la peine de faire une caméra cachée.

Le fond de l'affaire ? Attention Enquête Exclusive a des documents « inédits » à présenter, dont le testament écrit à la main de cinq pages de Merah. Mais de ce testament, le téléspectateur aura le droit à trois lignes, où il dit à Sarkozy qu'il sera puni pour ses crimes. Le reste, on n'en connaîtra rien, ou alors il faudra attendre , sans doute, qu'Enquête Exclusive ait revendu son exclu à Morandini où à Médiapart.

Ah oui, on apprend aussi que Merah s'est radicalisé en prison. La « preuve », il aurait simulé sa tentative de suicide, c'est ce qu'il a dit à sa mère qui était venue le voir à l'hôpital, « un bon musulman ne se suicide pas ». Ben oui, s'il n'avait pas déjà été un djihadiste, il aurait dit à sa mère « maman, je voulais crever », c'est évident.

Mais, qu'est ce que signifie concrètement se radicaliser en prison ? L'enquête policière en effet n'a pas démontré que Merah ait rencontré des militants derrière les barreaux, simplement qu'il s'est effectivement réfugié dans la croyance et la pratique religieuse, et qu'il avait déjà, de lui même, des discours de haine et des fantasmes de meurtres. Comment en vient-on au projet concret et réel ? Enquête Exclusive n'y répond que par l'influence du frère Kader. Mais le frère, alors , comment lui-même en était-il arrivé là ?

Pas de réponse. On apprend simplement que Merah a financé ses voyages en vendant une BMW qu'il avait retapé...pour entendre le journaliste demander dix minutes plus tard «  comment a-t-il financé ses voyages ? ». Ça, c'est une vraie question. Parce qu'on ne finance pas des voyages multiples de plusieurs mois en vendant une voiture, pas plus qu'on n'achète des armes , qu'on ne loue un appart dans un quartier résidentiel , et qu'on vit apparemment très bien juste avec un RSA. Cela ça s'appelle une logistique.

A un moment, visite à une mosquée, celle où Merah allait prier. Alors on se dit qu'enfin, on va avoir la réponse sur la radicalisation effective et les moyens du passage à l'acte, qu'on va avoir des éléments sur les groupes salafistes où Merah évoluait avec son frère.

Attention, c'est chaud, alors le journaliste filme de loin au zoom, des musulmans qui prient, avec gros plan sur des jeunes en djellaba blanche et dont on voit la barbe, malgré le visage flouté, la voix off dit «  il y a 400 salafistes à Toulouse ». On s'attend ensuite à une enquête sur ces réseaux salafistes, mais non, l'enquête « exclusive », c'était ça, joue à chercher les 400 salafistes dans cette foule à la sortie de la mosquée. Si, si, ils sont là, forcément.

Et puis, il y a Abdelghani Merah. Quelqu'un qui semble avoir beaucoup de choses à dire, un message à faire passer. Mais la parole d'Abdelghani est soigneusement sélectionnée, ce qui est intéressant, c'est juste qu'il répète que sa famille est une famille de salauds intégristes et violents, le reste , pourquoi Abdelghani est devenu autre chose que Mohammed, ce qu'il peut avoir de positif comme message à apporter, Enquête Exclusive s'en fout. L'important c'est qu'Abdelghani Merah sorte des photos de famille, et passe des coups de fil en caméra cachée à des gens qui ne savent et/ou ne disent rien.

Et puis voilà. Le reportage se termine sur les photos des victimes de Merah. Suivies de quelques phrases d'Abdelghani qui explique que sa mère l'a menacé de se suicider si le reportage était diffusé.

On se rappelle l'entrée en matière du reportage , où le journaliste expliquait que l'enquête « exclusive » avait comme objectif d'élucider une question : y-a-t-il d'autres Mohammed Merah dans la nature ?

Après une heure trente, on ne sait rien de plus sur les réseaux intégristes éventuellement existants, sur leur financement, sur les raisons pour lesquelles des militants comme celui qui était l'idéologue des frères Merah, qui ne cachent pas leur liens avec la sphère internationale de l'islam politique violent continuent à élever leurs ânes, pendant qu'on emmerde les jeunes en bas des halls de cité tous les matins.

On ne sait rien de plus sur la question fondamentale posée par l'affaire Merah : à savoir l'efficacité zéro d'une politique antiterroriste appuyée par des lois sans cesse durcies ces dernières années, par un discours sécuritaire justifiant tout au nom de la lutte contre le "péril islamiste", mais qui n'a même pas permis d'arrêter à temps un assassin même pas très prudent. On sait juste que certains flics, manifestement, n'ont pas hésité à vendre des documents sortis de la procédure judiciaire à Enquête Exclusive.

A la question «  y-a-t-il d'autres Mohammed Merah et comment les reconnaître », le téléspectateur est donc invité à répondre avec les éléments du reportage : en gros, les photos d'un petit garçon arabe , le témoignage de sa principale de collège parlant de ses bagarres violentes dans la cour de récré, les vidéos d'un ado qui fait le con en scooter sur un morceau de rap, la photo d'une jeune femme voilée et maquillée, qui sourit à l'objectif.

Bref, on a la réponse, non ?

Chacun la sienne : pour les uns, Merah était un jeune de cité musulman comme tant d'autres, tous des assassins antisémites en puissance.

Pour les autres, le reportage, vide de sens, plein d'incohérences et d'amalgames encouragera le recours aux thèses conspirationnistes fascistes.

Et puis, pour le Ministre de l'Intérieur, ce sera une enquête ouverte pour apologie du terrorisme contre la sœur de Merah, et annoncée par voie de presse, comme il se doit. Pour un travail sérieux sur la question de l'intégrisme et des réseaux qui propagent l'antisémitisme , on attendra, puisqu' Enquête Exclusive n'en a pas parlé.

On espère que Bernard de la Villardière est un excellent spécialiste de la lutte contre l'intégrisme, puisque c'est Enquête Exclusive qui impulse la stratégie à suivre dans ce domaine.

lundi 27 août 2012

Drogues en stock sur Nations Presse Info

Nations Presse Info est un des sites de propagande officiellement liés au FN, comme l'indique sa présentation : «Nations Presse Info entend diffuser des informations précises, recoupées, aux sources mentionnées et en parfait accord avec l’esprit du mouvement national et patriotique, dont le Front National fondé par Jean-Marie Le Pen et présidé par Marine Le Pen est la principale composante. En ce sens, notre site d’information se différencie fondamentalement des « agences de presse », prétendument « .indépendantes » qui, prenant prétexte d’une fausse liberté, en viennent à désinformer pour d’obscurs intérêts. »

Sa ligne est donc évidemment farouchement nationaliste, chauvine, et protectionniste : le mal absolu serait la mondialisation, et le rêve, une société autarcique où les gentils patrons français exploiteraient en paix les ouvriers.

En ce mois d'août, on y trouve notamment une diatribe vidéo de Philippot, du bureau national du FN contre la « catastrophe » que représenterait le rachat d'un domaine viticole par un patron chinois.

Sur le bandeau droit de la page d'accueil de Nations Presse Info, on trouve une rubrique qui promeut certaines entreprises et commerces : à première vue essentiellement des petites PME qui soutiennent le FN, un restaurant parisien, un hôtel du Sud qui offre le petit-déjeuner aux adhérents FN, un salon de toilettage canin et quelques autres qui ont trouvé intéressant de faire leur pub sur le site.

Mais il y a aussi une petite bannière clickable au nom un peu hermétique « Epzills Pharma ».



De quoi s'agit-il ? D'une pharmacie en ligne. Mais d'un genre un peu particulier. Les prix sont indiqués en dollars, il est impossible de trouver une localisation de l'entreprise, et ne figurent nulle part, les conditions générales de vente et les mentions légales obligatoires en France sur la vente par correspondance.

Et pour cause...

Le site propose tout simplement des médicaments dont la vente n'est pas autorisée en France ou alors seulement sur ordonnance.

Il y a par exemple une rubrique «  Cancer du sein », ou l'on trouve des médicaments comme l'Arimidex, retiré de la vente sous certaines formes en 2009 en France ou le Femara, dont la prescription est évidemment soumise à suivi médical strict, au vu des contre-indications et effets secondaires possibles.



Il y aussi une rubrique «  Dépression ou anxiété », ou l'on peut par exemple se procurer du Xanax, benzodiapépine créant rapidement une très forte dépendance et par ailleurs utilisée comme drogue de rue depuis très longtemps, servant parfois à couper l'héroine. On y trouve aussi de l'Effexor, un antidépresseur dont la prise peut-être mortelle si le patient a été traité avec certaines autres molécules les mois précédents.



Il est aussi possible de se procurer des anti-inflammatoires comme le Feldene ou le Voltarène, dont la consommation sans précautions entraine de graves problèmes pour l'estomac et les intestins, sans compter les problèmes d'accoutumance.

Plus globalement le site offre des rubriques qui incitent à l'auto-médication pour des problèmes aussi graves que les crises cardiaques, l'arthrite,ou l'autisme.

Alors, évidemment il ne s'agit pas de se scandaliser que Nations Presse Info fasse le contraire de ce qu'il prône  en faisant de la pub à du commerce en ligne mené par une entreprise étrangère.

Pour toutes celles et ceux qui n'ont pas le portefeuille bien garni de la famille Le Pen, heureusement qu'acheter français n'est pas une obligation. Et de toute façon, ceux qui ont un patron bien de chez nous savent bien que la nationalité ne change rien à l'exploitation quotidienne.

Le vrai problème, ici, c'est le danger sanitaire représenté par ces entreprises qui contournent la loi : la vente de médicaments soumis à prescription est interdite en France, malheureusement contrôler tous les sites est impossible.

Les « médicaments » vendus sur ces sites sont souvent des contrefaçons, ne comportant pas les même dosages que l'original, les conditions de stockage et de conservation sont aussi fréquemment problématiques. Certains compléments alimentaires vendus sur ces sites et analysés en laboratoire se sont avérés contenir des substances vénéneuses.

Et puis tout simplement, la prise de médicaments sans prescription peut aggraver les pathologies existantes, et de manière globale susciter des pharmaco-résistances susceptibles de compromettre la lutte contre les grandes épidémies.

Bref, ce n'est pas parce qu'un patron Chinois a racheté un domaine viticole que le vin changera de goût , ni que son prix augmenter.
Par contre, les dangers représentés par le trafic international de médicaments sont bien réels, et Nations Presse Info montre au passage le peu d'intérêt qu'il a pour les sympathisants du FN et lecteurs du site qui tomberont malades après avoir acheté des saloperies chez EZ-Pharma.

Mais lorsqu'il s'agit d'augmenter les recettes publicitaires, on peut bien sacrifier ces « pauvres Français » que l'on est censé défendre...

PS : la publication de cet article a entraîné une vive controverse éthique au sein de la rédaction. Fallait-il avertir les lecteurs de Nations Presses Infos des dangers qu'ils couraient ? Ou les laisser s'empoisonner, car ça nous ferait des vacances ? Finalement,n'écoutant que notre bon coeur,  nous avons décidé de vivre sans haine pour le peuple français.

André Gérin, le "communiste" qui aime les camions et les patrons pétainistes

André Gérin est un indéboulonnable du PCF.

Comme son camarade , le député également indéboulonnable, PatriceCarvalho, opposé au mariage pour tous et au droit de vote des étrangers , André Gérin assume son racisme, a sur l'immigration les mêmes idées que le FN et l'UMP et les revendique ouvertement. D'ailleurs la préface d'un de ses livres a été écrite par Eric Raoult.

Gérin et Carvalho ont toujours eu leur place au Parti. Au moins depuis les années 80, où Georges Marchais et d'autres avaient eu l'idée de dire la même chose que l'extrême-droite sur l'immigration, d'arborer le drapeau français et de détruire des foyers au buldozer, histoire de ne pas laisser l'électorat partir au FN.

Ca n'a pas marché, et même d'un point de vue très cynique sur le mode «  on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs ». Le PCF a bien cassé les œufs en s'en prenant aux immigrés et à leurs descendants mais l'omelette , c'est le FN qui la mange.

Pourtant Gérin et consorts sont toujours là, dans l'indifférence générale. Carvalho, député fraichement élu peut annoncer qu'il se battra contre les lobbys homos et des femmes voilées, pour que ni le mariage pour tous, ni le droit des vote des étrangers ne soient adoptés, le PC comme le FDG protestent mollement et puis c'est tout.

Jusqu'où iront Gérin ou Carvalho sans être virés à coups de pied au cul et désavoués par toute la gauche ?

Jusqu'au néo-fascisme en ce qui concerne Gérin, qui dans une tribune passée inaperçue , sauf sur les sites d'extrême droite comme celui d'Alain Soral où elle a été republiée et applaudie, en vient, tranquillement à faire l'apologie d'un patron pétainiste, et de son œuvre colonisatrice ultérieure.

Le patron, c'est Paul Berliet décédé récemment,fils d'Emile Berliet ,une haute figure de la bourgeoisie avant 1945. L'usine de camions Berliet est déjà florissante avant-guerre et Berliet père s'illustre par sa main de fer : sous le Front Populaire, il recourt au lock out, à la répression sans failles, jusqu'à ce que le soutien de la population aux ouvriers le contraigne à céder.

Dès cette époque, il comprend l'intérêt du fascisme de gauche et se rapproche de Doriot, et dès 38 il finance une antenne du PPF au sein de l'usine.

Sous l'occupation, Berliet et ses deux fils sont des vichystes convaincus , actifs et solidaires de Pétain et des nazis jusqu'au bout. Ils gagnent énormément d'argent en fournissant leurs véhicules au Reich, qui en a évidemment grand besoin. En 1942, une grève éclate, contre l'envoi d'ouvriers en Allemagne. Les Berliet la répriment avec la plus grande violence, et fait appel à la police pétainiste pour occuper deux de ses usines.

Le père et les deux fils sont condamnés à la Libération, pour avoir collaboré économiquement avec l'occupant, mais aussi pour avoir livré un ouvrier à la Gestapo. Le père prend deux ans, les fils cinq ans. Mais dès 1949, l'usine est rendue à la famille qui reprend ses activités.

Il faut dire que les camions Berliet n'ont pas fini d'être utiles : le T100 numéro un sera essentiel à l'exploitation pétrolière en Algérie coloniale et l'indépendance de l'Algérie mettra seule fin à la « grande époque Berliet ».

C'est cette grande époque dont Gérin est nostalgique. Ce sont ces collabos pétainistes reconvertis dans l'exploitation économique des colonies, à qui Gerin rend hommage en les qualifiant de « bourgeoisie lyonnaise industrieuse qui ne faisait pas de l'argent en spéculant et en dormant ».
Après avoir dit toute la fierté à avoir travaillé chez Berliet dans les paragraphes suivants de son texte, Gerin est encore plus clair sur ses préférences .

Selon lui, malheureusement, ce qu'il nomme à juste titre «  le pétainisme industriel » a laissé la place à la « dictature de la finance ».

Cette défense de la famille Berliet, Gérin le « communiste » n'est pas le premier à la faire : Berliet , en effet ne sont pas des patrons collaborationniste parmi d'autres, il sont depuis la chute de Vichy, une des références incontournables de l'extrême-droite, à la fois à cause de leurs choix pendant la guerre mais aussi à cause de l' appui de Berliet Père au PPF de Doriot dans les années 30.

Ainsi, Saint Loup , alias Marc Augier, idole de l'extrême-droite néo-nazie, membre du bureau politique de Doriot puis de la LVF, et qui combattra en Allemagne avec les Waffen SS dans les derniers jours du régime hitlérien , a-t-il consacrée un ouvrage laudateur à la dynastie Berliet centré sur le père «  Marius Berliet l'inflexible ».

L'article sur Marius Berliet sur Wikipedia a donné lieu à une offensive de militants d'extrême-droite pour tenter de le faire passer pour une victime de l'épuration.

L'article de Gérin apporte donc une pierre supplémentaire à l'opération de réhabilitation d'une famille de patrons qui s'est inscrite dans le 20ème siècle en participant activement à l'horreur nazie, puis en profitant grassement de la colonisation.

Ce sont ces pétainistes que Gerin regrette en les comparant à « la dictature de la finance », une expression également employée par les SS comme Saint Loup, dans le même contexte , pour désigner les Juifs prétendument maîtres du monde et spoliateurs des gentils patrons ' bien de chez nous. '

Que la similitude sémantique soit inconsciente ou volontaire dans le texte de Gérin, elle y est de toute façon lourde de sens, employée dans un article qui parle avec nostalgie d'un père et d'un fils qui ont livré des ouvriers résistants à la Gestapo.

Et l'apologie du « patron de choc », et de la bourgeoisie lyonnaise n'est pas autre chose politiquement que du doriotisme, lui-même prôné par des anciens communistes passés au fascisme.

Mais Doriot membre du PCF en fut exclu en 1934, avec nombre d'autres communistes , souvent élus et ayant des responsabilités dans le parti.

Aujourd'hui manifestement, on peut être raciste et faire l'apologie de patrons pétainistes admirateurs des nazis, et rester tranquillement au Parti.








Quand le Figaro fait l'apologie d'un documentaire dont la star est Faurisson

Le film de propagande de Béatrice Pignède « Main basse sur la mémoire » n'a malheureusement rien d'exceptionnel dans son sujet , la promotion du négationnisme. Rien d'original non plus dans la stratégie mise en œuvre : comme souvent, on prend prétexte d'une critique de la loi Gayssot et des autres lois contre les apologues des génocidaires et négateurs des génocides pour se livrer à de la propagande fasciste et mettre en lumière quelques leaders ou écrivains de cette mouvance.

Dans le documentaire de Pignède, le personnage central , c'est évidemment Faurisson.

Qui sont les autres intervenants volontaires ? Paul Ricoeur d'abord, philosophe protestant qui en 2000 écrivit notamment un ouvrage sur la mémoire, où certes il condamne le négationnisme mais sans vraiment préciser ce qu'est le négationnisme et tout en se livrant à une critique voulue radicale du témoignage et de sa valeur, notamment en ce qui concerne les rescapés des camps. Paul Ricoeur entretenait un rapport spécifique à la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale, puisqu'il ne mentionnait jamais avant que ce ne soit découvert par un autre philosophe sa collaboration à une revue pétainiste mais aussi un texte d'avant-guerre trouvant tout de même certains avantages au fascisme et à Hitler.(http://sens-public.org/spip.php?article537)

Autre intervenante, une universitaire élue au CA de sa faculté sur les listes de droite de l'UNI mais également membre du conseil scientifique de la fondation Respublica de Chevènement, Anne Marie le Pourhiet. Une combattante infatigable contre les droits des minorités, dénonciatrice des soi-disant lobbys homosexuels ou antiracistes ( lire ici une tribune contre le mariage homo sur Causeur).

Voilà pour les deux stars inédites : les autres intervenants entourant Robert Faurisson sont quant à eux des figures devenues classiques de la mouvance rouge-brune, pro-dictateurs , antisémite et conspirationniste : Jacob Cohen, mythomane se prétendant ancien franc-maçon et dévoileur du grand complot des sayanim ( en gros l'ensemble des Juifs de la diaspora presque tous agents du sionisme sauf Jacob Cohen et quelques autres), Jean Bricmont, intellectuel belge ayant depuis longtemps basculé dans l'antisémitisme le plus évident, ayant récemment salué le courage de Faurisson, Annie Lacroix Ritz, néo-stalinienne depuis toujours et réduisant la lutte des classes à un complot de la vilaine synarchie contre les méchants ouvriers, Finkelstein auteur de l'Industrie de l'Holocauste, et l'un des lieutenants de Thierry Meyssan, le fondateur du Reseau Voltaire, actuellement réfugié en Syrie et apologue d'Assad après avoir été celui de Kadhafi.

La principale voie de pénétration des négationnistes comme Faurisson dans la tête des gens qui cherchent à trouver une information « alternative «  au « système » est de se faire passer pour des rebelles persécutés par la justice et boycottés par les médias.

La manière dont ce documentaire a été accueilli par de grands organes de presse et de cinéma démontre absolument le contraire : à commencer par le Figaro, qui non seulement lui consacre une élogieuse critique spécifique mais le choisit aussi pour illustrer un autre article sur le renouveau des documentaires.

C'est Marie Noelle Tranchant qui écrira les deux articles : dans le premier , le film y est décrit comme mettant en lumière les conséquences « néfastes » de la loi Gayssot, et une bonne manière d' «  exercer son esprit critique ». Nulle mention n'y est faite précisément de la présence de Robert Faurisson, ni de la couleur politique réelle de la réalisatrice, ni de sa participation, par exemple, au festival de films négationnistes organisé à Téhéran par le dictateur Ahmadinejad. Manifestement au Figaro, on n'a pas trop envie d'exercer l'esprit critique des lecteurs en leur donnant tous les éléments pour apprécier la nature et la provenance réelle du documentaire.

Le second article intitulé « La vogue des documentaires bat son plein » consacre deux paragraphes sur six à Béatrice Pignède et à son documentaire, paragraphes centraux dans le texte et mis en valeur par un intertitre significatif «  certains débats n'ont pas lieu ». Lesquels ? Selon Pignède et la journaliste, ceux sur Dieudonné, la Lybie...et les lois dites « mémorielles », évidemment. A cause de quoi ? De l'exacerbation des communautarismes , nous dit Marie Noelle Tranchant dans une phrase sans guillemets.

La journaliste du Figaro reprend donc à son propre compte les pseudo-arguments de la propagande fasciste sur la prétendue impossibilité d'aborder certains débats. Elle ne manque pas de mentionner le « prétendu hasard » qui fait que le documentaire sorte en même temps que la proposition de loi contre la négation du génocide arménien.

Ceci n'est pas spécialement étonnant au sens où la coalition politique qui s'est mise en place contre cette loi est exactement la même que celle qui apparaît dans le documentaire : une partie de la droite réactionnaire, toute l'extrême-droite, et une partie de la gauche ayant sombré depuis longtemps dans l'antisémitisme et le conspirationnisme.

Une telle alliance contre les victimes des génocidaires ne pouvait que porter ses fruits en terme de banalisation du négationnisme et c'est ce qui arrive avec ce documentaire, désormais référencé sur les bases de données du type Allo Ciné, mais aussi sur les pages cinéma des grands journaux, par exemple Ciné Obs.

Sur Ciné Obs, c'est carrément la jaquette officielle fournie dans le dossier de presse de Clap 36 qui fait figure de présentation. C'était également le cas sur Allo Ciné avant que des protestations soient adressées au site par plusieurs collectifs et individus. Allo Ciné a donc neutralisé sa présentation, mais en laissant la page , en sus de celle consacrée à Pignède.

La réponse aux critiques qui lui ont été adressées par des internautes résume bien la situation :


« Nous comprenons tout à fait que les idées véhiculées par cette réalisatrice vous heurtent. Néanmoins, Mme Béatrice Pignède a signé des films distribués en salles. A ce titre, il n’est pas illogique ou scandaleux que son nom figure dans notre bases de données et que vous le retrouviez sur le site. C’est une donnée objective »

En gros, pour Allo Ciné comme pour les autres médias, le négationnisme n'est pas un problème en soi et donner un espace à Faurisson, un de ses promoteurs n'est pas un souci non plus tant qu'il est mis en valeur par des gens « respectables » : en l'occurence Pignède est considérée comme telle puisqu'elle a été journaliste pour Arte et pour Arrêt sur Images.

La banalisation du négationnisme franchit donc un nouveau pas avec ce documentaire, et les alliances qui se tissent autour de l'agression permanente des minorités, autour des tentatives de destruction des rares protections législatives existantes se font bien autour du pivot fondamental constitué par la négation des génocides.

Néanmoins, désormais défendus par le Figaro ou Allo Ciné, les négationnistes et leurs amis auront bien du mal à se faire passer pour des rebelles boycottés par le système .

mercredi 15 février 2012

Vanneste (Député UMP) persiste et signe...



            Dans cette entrevue filmée pour un site de vidéo d’actualité en ligne pour un site catholique, disponible ici, le député du Nord Christian Vanneste (UMP)  dont nous avions dénoncé les positions sur l’homosexualité dans un précédent article, vient de revenir à la charge en déclarant que la déportation des homosexuelles est une "légende" imposée par un lobby gay infiltré «dans le monde de la culture» et «dans le monde des médias».

            Il déclare tout de go qu’«Il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels (…) En Allemagne, il y a eu la déportation qui a conduit à peu près à 30 000 déportés. Et il n’y en a pas eu ailleurs (…) Il n’y a pas eu de déportation homosexuelle en France».

            Cette « déportation » a pourtant bien eu lieu, et pas seulement en Allemagne et faisait partie du projet global d’une « solution finale » pour les juifs et les populations de « sous-hommes » et « anti-sociaux » (les gitans et les homosexuels).  Le dirigeant nazi Himmler avait dit dans un célèbre discours : « Si j'admets qu'il y a 1 à 2 millions d'homosexuels, cela signifie que 7 à 8% ou 10% des hommes sont homosexuels. Et si la situation ne change pas, cela signifie que notre peuple sera anéanti par cette maladie contagieuse. À long terme, aucun peuple ne pourrait résister à une telle perturbation de sa vie et de son équilibre sexuel... Un peuple de race noble qui a très peu d'enfants possède un billet pour l'au-delà : il n'aura plus aucune importance dans cinquante ou cent ans, et dans deux cents ou cinq cents ans, il sera mort... L'homosexualité fait échouer tout rendement, tout système fondé sur le rendement; elle détruit l'État dans ses fondements. À cela s'ajoute le fait que l'homosexuel est un homme radicalement malade sur le plan psychique. Il est faible et se montre lâche dans tous les cas décisifs... Nous devons comprendre que si ce vice continue à se répandre en Allemagne sans que nous puissions le combattre, ce sera la fin de l'Allemagne, la fin du monde germanique.» (18 février 1937).

            En France, un peu plus de 200 homosexuels furent arrêtés, principalement dans l'Est de la France, dans l'Alsace et la Moselle devenues provinces allemandes. Les camps de concentration de Schirmeck et du Struthof (Alsace) ont accueilli des déportés homosexuels.
 En septembre 2010, une plaque commémorative à été inaugurée au Struthof à ce sujet. Les arrestations furent effectuées grâce aux fichiers constitués par la police française d'avant-guerre. Il y eut bien déportation d'homosexuels venant du reste de la France  : on connaît quatre cas d'ouvriers du STO qui furent arrêtés pour homosexualité en Allemagne et déportés, et en tout sept cas recensés de personnes déportées avec le motif officiel d'homosexualité. Le nombre de 210 français déportés pour homosexualité est sans doute sous-estimé : tous les dossiers n'ont pas été retrouvés et, après la guerre, peu d'homosexuels firent connaître la raison de leur déportation.





            L’historien Albert Knoll, archiviste du mémorial de Dachau a ainsi retrouvé dans les archives de ce camp le nombre de 583 détenus homosexuels. Vraisemblablement furent-ils plus nombreux, parfois détenus pour d’autres raisons (appartenance à la minorité  juive ou tzigane, déportés politiques, apatrides, droit commun…).  On estime à 5000 à 15000 le nombre d’homosexuels exécutés dans des camps de la mort ou des prisons allemandes entre 1933 et 1945. Beaucoup d’entre eux eurent la vie sauve en échange d’une castration.

            Que  50 homosexuels aient été déportés ou 200, seule la réalité historique compte, réalité historique que Vanneste veut nier.

            Le 27 janvier 2005, répondant à une manifestante qui lui demande « les homosexuels sont-ils nuisibles à l'intérêt général? », il répond « oui » et « c'est exactement le fond de ma pensée », après avoir affirmé que « les homosexuels sont hétérophobes » et que l'homosexualité est « un apartheid entre les sexes » (Journal France 2, 27 janvier 2005).

            Condamné par la justice pour ses propos en première et deuxième instance, la cour de cassation a cependant estimé que ceux-ci ne dépassaient pas la « liberté d’expression ».

          

mercredi 8 février 2012

Marine Le Pen, la candidate des patrons.

Il suffit que la candidate du Front se déplace devant une usine où elle ne rencontrera personne ou aux Halles de Rungis  pour faire la bise à un commerçant , pour qu'une nuée de journalistes la suive et s'interroge ensuite sur son "succès auprès de la France qui se lève tôt et des ouvriers".

Par contre l'invitation qui lui a été faite par Ethic, une association de patrons présidée par Sophie De Menthon, fervente sarkozyste et membre du staff d'Atlantico , et surtout le succès qu'elle a rencontré auprès de la centaine de chefs d'entreprise présents, n'a guère rencontré d'échos dans les médias, hormis dans les pages économiques d'un ou deux hebdomadaires et dans la presse patronale du type Challenges.

A noter: l'évènement était également organisé par Wansquare, média numérique destinée aux investisseurs de la finance et de l'économie , lancé par le Groupe Le Figaro...Pour une candidate "anti-système", Marine Le Pen bénéficie d'une publicité étonnante de la part des médias dévoués aux capitalistes.

Il faut dire qu'elle a de quoi rassurer le patron un peu échaudé par la réputation sociale que lui font les médias dans son propre comité de campagne. Qui serait mieux placé pour parler du FN aux chefs d'entreprise, que d'autres chefs d'entreprises, prospères de surcroît ?

Ces derniers jours, vous n'aurez pas pu manquer les têtes "colorées" du comité de soutien de Marine Le Pen: quel évènement, tout de même, que des personnes d'origine africaine, maghrébine ou juive au Front National. Bon, c'était déjà le cas dans les années 80, ça faisait déjà parler les journalistes, mais il faut bien faire tourner les boutiques avec de soi-disant scoops.

Par contre, vous avez sans doute loupé le fait que 8 membres de l'équipe de campagne de Marine Le Pen sur 23 sont des chefs d'entreprises , des investisseurs, ou des professeurs prestigieux de Dauphine. Oui, un tiers du staff, quand même, alors qu'on y trouve , tout en bas de la liste et sans fonctions particulière , deux ouvriers, un électro-technicien et le célèbre Fabien Engelmann, qui avant d'être viré de la CGT , ne devait pas travailler beaucoup, vu ses mandats syndicaux.






















Et dans ce panel de patrons, certains ont de quoi démontrer à leurs confrères inquiets d'un "bouleversement" du système qu'ils n'ont au contraire que du bon à attendre de la part d'une candidate qui réunit autour d'elle des exemples solides de réussite capitaliste made in France.

Thibaut de la Tocnaye par exemple, est le type même du néo-fasciste aguerri et chef d'entreprise accompli : fils d'un dirigeant de l'OAS, lui même s'est engagé dans la croisade internationale aux côtés des phalangistes chrétiens pendant la Guerre du Liban (    responsables de nombreux massacres dont ceux des camps de Chabra et Chatila), puis aux côtés des Contras au Nicaragua et des milices croates pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Thibault de la Tocnaye est aussi catholique intégriste actif, aux cotés de Bernard Antony dans le groupe Chrétiens Solidarités.

Un aventurier qui sent le souffre ? Pas du tout ! Juste un homme parfaitement intégré à la bourgeoisie française. Il est patron actuel d'une start-up qui commercialise des lunettes 3D pour le cinéma et la télévision, et entend s'imposer comme premier acteur mondial du secteur. Cette entreprise fait notamment partie des candidates au "parrainage" d'une grande banque suisse par le biais d'un groupe de "Business Angels"...

On vilipende l'horrible mondialisation qui uniformiserait nos cultures et on fait du business en comptant sur le développement de la 3D, qui dépend beaucoup des gros producteurs hollywoodiens  ?
On prétend être la candidate qui boutera les banques hors de France et on a dans son équipe de campagne un monsieur qui cherche de la bienveillance d'une grande banque suisse ?
Logique et politique...

Oui, le Front National est là pour que l'ouvrier préfère son patron FRANCAIS à son collègue étranger, pas pour empêcher les capitalistes de faire des affaires sans se soucier des frontières. La dénonciation de l'horrible oligarchie "apatride" est bonne pour amuser la galerie et faire monter l'antisémitisme au passage.

Edouard Ferrand, un autre conseiller, lui, est effectivement un homme ancré au terroir, bien loin de l'économie numérique... Vous souvenez-vous de cette affiche récente du FN montrant un SDF "français" en souffrance ? Avez-vous entendu Marine Le Pen parler de la spéculation immobilière ou lu ceci dans son programme :

"  De plus, les prix des ventes immobilières augmentent bien plus que l’inflation. Dans l’ancien, ils ont doublé entre 2000 et 2010, sans parler des hausses vertigineuses à Paris ou dans les grandes villes, sans que les municipalités ne régulent ces phénomènes"


Elle sait de quoi elle parle, puisque le conseiller Edouard Ferrand est également gérant d'une société de valorisation des actifs immobiliers, qui intervient notamment en région parisienne et dans le Nord. Bref un spécialiste de la meilleure manière de faire des profits dans le secteur du logement et de profiter de la manne financière qu'offre ce secteur d'investissement au détriment des millions de personnes qui, elles , peinent à se loger.
Parions que la préférence nationale passera avant la préférence du portefeuille de ses soutiens...

On trouvera ici un des objectifs des sociétés Valois Patrimoine et Wandrille, gérées par Edouard Ferrand qui est également conseiller FN de Bourgogne : faire profiter les clients situés dans les plus hautes tranches d'impôt des dispositifs d'exonération fiscale existants mis en place notamment par la droite dans le secteur immobilier.

Un bref regard sur l'équipe de campagne de Mme Le Pen donne donc une image bien différente de celle propagée par les médias :
Le Front National a une direction de notables et d'entrepreneurs bien intégrés à l'appareil patronal français, et certainement pas ostracisés, comme Marine Le Pen le prétend toujours.

Certes, ce n'est pas très différent de ce qui se passe dans les autres partis : mais le FN prétend encore être différent...






mercredi 1 février 2012

Un signal fort...

Même Benjamin LANCAR (chef des jeunes UMP) n'en voulait plus, c'est dire ! Eh bien, Christian VANNESTE (Député du NORD UMP), homophobe haineux et pronant un rapprochement FN - UMP, a été jugé par l'UMP d'être un digne representant du peuple.

Investiture :


Alors qu'un passage par la fiche de l'encyclopédie libre WIKIPEDIA suffit à se faire idée sur le personnage et notamment sur ses marottes dont la lutte contre l'homosexualité. 

Sur sa fiche il est ainsi mentionné:  

"Lors d'une interview pour TF1 en décembre 2004, Christian Vanneste déclare : « L'homosexualité est un comportement culturel, acquis, de l'ordre du réflexe […], mais comme tous les comportements réflexes plutôt négatifs, on peut parfaitement l'inhiber ou le rééduquer. »
En janvier et février 2005, après avoir voté contre la création de la Halde par la loi de décembre 2004, il déclare dans des interviews à La Voix du Nord et à Nord éclair : « l’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité […]. Je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité […]. Pour moi leur comportement est un comportement sectaire. Je critique les comportements, je dis qu’ils sont inférieurs moralement […] ».
Le 27 janvier 2005, répondant à une manifestante qui lui demande « les homosexuels sont-ils nuisibles à l'intérêt général ? », il répond « oui » et « c'est exactement le fond de ma pensée », après avoir affirmé que « les homosexuels sont hétérophobes » et que l'homosexualité est « un apartheid entre les sexes ».
Le 14 juin 2011, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, après le rejet par la majorité des députés d'un projet de loi visant à légaliser le mariage homosexuel en France, Christian Vanneste qualifie le mariage homosexuel "d'aberration anthropologique".

Voici son point de vue sur un rapprochement FN-UMP

Et enfin dernière sortie sur le mariage gay: