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mercredi 15 mai 2013

Après les manifestations du 12 mai : poursuivre la mobilisation.


Cet article est publié en commun avec nos camarades du blog Memorial 98, que nous vous invitons à consulter et avec qui nous avions lancé l'appel pour le 12 mai

OPERATION POULPE

Après les manifestations du 12 mai : poursuivre la mobilisation.

Ne pas laisser passer: tel était pour nous le sens de l'exigence lancée à la Préfecture de Police et à la Mairie de Paris pour qu'elles prennent les mesures nécessaires afin que néo-nazis, nostalgiques de Vichy et fascistes du 3e millénaire ne défilent pas une nouvelle fois dans le centre de Paris le 12 mai.

Nous ne sommes pas naïfs: en une année de gouvernement de gauche, seules deux manifestations de l'extrême-droite ont été interdites et ce en début de mandat : une à Lyon et une à Paris, toutes deux organisées par la branche jeunesse de l'Oeuvre Française, les Jeunesses Nationalistes

Depuis, c'est le laisser faire quasi-total, alors même que se multiplient les actes de violences contre les membres des « minorités », ainsi que les attaques signées d'une croix gammée, d'une croix celtique, du sigle du GUD ou des Jeunesses Nationalistes contre les lieux de culte, les locaux associatifs ou politiques. Ainsi  lors des manifestations homophobes contre le mariage pour tous, les divers groupes fascistes et intégristes s'en sont donnés à cœur joie dans le style du fantasme de « Février 1934 ».

Cette semaine de mobilisation annuelle des groupes fascistes s’est inscrite dans ce contexte. Outre les manifestations parisiennes du 12 mai autorisées par la préfecture de Police, des actions ont été organisées le jeudi 9 mai, à Lyon, à Rennes et dans d'autres régions par les Jeunesses Nationalistes.

Les forces de police ont bien mis en oeuvre des mesures répressives : pas contre   les fascistes, mais contre celles et ceux qui ont, fort légitimement, tenté de s'opposer aux parades néo-nazies.

Ainsi à Lyon, une contre-manifestation antifasciste le 9 mai a donné lieu à l'arrestation immédiate de 25 militantEs, dont six ont vu leur garde-à-vue prolongée après les premières 24H, tandis que leurs soutiens venus manifester au commissariat voyaient leur identité contrôlée. Pendant ce temps, les Jeunesses Nationalistes manifestaient, sous protection policière.

À Rennes le même jour, c'est la mobilisation des antifascistes et pas celle des pouvoirs publics qui a empêché la tenue du rassemblement des Jeunesses Nationalistes,
À Paris, la Préfecture de Police qui trouve parfaitement normal et conforme à l'ordre public de laisser défiler des milices néo-pétainistes et des jeunes gens vêtus de noir faisant le salut fasciste a infligé une garde-à-vue de 9 heures aux Femen venues déployer une banderole anti-nazie, sous le prétexte de s’être livrées à une « exhibition sexuelle ». On notera au passage le parallélisme de cette qualification policière et les nombreuses insultes sexistes et vulgaires proférées à l’encontre des Femen par les manifestants d'extrême-droite.

L’attitude des autorités face à notre appel apporte un triste démenti à celles et ceux qui objecteraient l'existence d' « autres méthodes  plus respectueuses des règles » pour empêcher l'exhibition publique de la haine raciste, antisémite, sexiste, homophobe. En effet, notre appel a connu une diffusion  importante, à la fois sur les réseaux sociaux, sur les sites de collectifs et d'organisations antiracistes. Le journal l'Humanité a relayé notre appel dans son intégralité. Nous remercions notamment la LDH Toulon, Ras l'Front Rouen, le collectif antifasciste de Bordeaux et tant d’autres qui ont diffusé et publié cet appel . De très nombreux mails ont été envoyés, à la Préfecture de Police, au Ministère de l'Intérieur, au Maire de Paris.

Les différentes autorités ont autorisé les différents défilés et ont de surcroît préféré opposer un silence quasi-total à nos demandes. L'exception concerne le cabinet du Maire de Paris, qui a prétendu avec une certaine hypocrisie n'être aucunement concerné par nos messages, en nous renvoyant vers la Préfecture de Police. Pourtant, en 2008, le Maire de Paris avait lui-même demandé au Préfet l'interdiction de ces mêmes manifestations et l’avait obtenue. Il est vrai qu'à l'époque, il s'agissait d’un gouvernement de droite ; la dénonciation de sa complaisance face à l'extrême-droite offrait des avantages politiques plus immédiats à la veille d'élections municipales.

C'est grâce à la mobilisation de tous ceux qui refusent le silence et la passivité face à l'offensive fasciste que l’atmosphère peut se modifier et entraîner aussi les grandes organisations antiracistes: ainsi SOS Racisme nous a fait savoir qu’elle avait de son côté demandé l'interdiction mais sans juger utile, à notre connaissance,  de communiquer publiquement sur le sujet.

«  Ils n'étaient que quelques centaines, et même moins que l'année dernière » lit-on ici et là en guise de commentaire face aux parades du 12 mai. Mais l'examen attentif de la situation dans l'Hexagone montre, certes que les néo-nazis et fascistes assumés ne sont souvent que « quelques centaines », voire « quelques dizaines » lors de leurs actions. Mais ces actions se démultiplient sur le territoire, et se déroulent chaque semaine.

D'autres encore affirment qu'il s'agit là d'une mouvance, certes dangereuse, mais isolée. La réalité est cependant autre : les Jeunesses Nationalistes sont parfaitement intégrées aux manifestations homophobes, il arrive même, comme à Lyon le 5 mai dernier , qu’en alliance avec le GUD, elles prennent la tête d'une de ces manifestations et en chassent Frigide Barjot.

Partout en Europe, l'ascension de l'extrême-droite « légale », va de pair avec celle des courants qui prônent ouvertement la violence et assument publiquement l'héritage des fascismes du XXe siècle. Partout en Europe, la dédiabolisation de l'extrême-droite légale va de pair avec la tolérance sur les agissements de l'extrême-droite radicale et violente, présentée par les pouvoirs publics, de droite ou hélas de gauche comme un « épiphénomène ».

En France comme ailleurs, d'ailleurs ces deux extrême-droite sont liées organiquement et au quotidien : ainsi ce mercredi 15 mai, l'invité de « 3ème Voie » au local parisien de Serge Ayoub est Robert Ménard, journaliste reçu sur de nombreuses chaînes de télé et de nombreux médias radiophoniques et qui a déjà annoncé sa probable candidature aux municipales à Béziers dans le cadre du Rassemblement Bleu Marine, censé constituer l'aile « modérée » du FN.

Nous continuerons à ne rien laisser passer, à dénoncer inlassablement l’extrême-droite et ses idées de xénophobie et de haine, à montrer au gouvernement de gauche que celles et ceux qui l'ont porté au pouvoir n'acceptent pas les parades fascistes comme un mal nécessaire.

MEMORIAL 98
OPERATION POULPE

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lundi 6 mai 2013

Peste brune : non à la parade de l'extrême-droite le 12 mai

Pour relayer efficacement cet appel lancé par Opération Poulpe et l'association Memorial 98, infos en fin de texte


Peste brune : non à la parade de l'extrême-droite le 12 mai

Ce 12 mai, une nouvelle fois, l'extrême-droite la plus violente annonce plusieurs manifestations dans Paris.

Plusieurs groupes et organisations, dont certains sont ouvertement néo-nazis, vont en effet « commémorer » à leur manière, la mort d'un de leurs militants, survenue le 9 mai 1994 suite à une manifestation non autorisée et violente, organisée par le GUD ; pour certains d'entre eux il s’agit aussi de rendre leur « hommage » à Jeanne d'Arc.

Le premier cortège partira de la Madeleine à 10h ; il est organisé par le groupe « 3ème Voie » son dirigeant Serge Ayoub alias " Batskin" , a animé nombre d’organisations et de mouvances, dont certains militants ont très rapidement franchi le pas vers la violence active, voire le meurtre. Ainsi le 18 juin 1990 au Havre, le jeune James Dindoyal était empoisonné puis jeté à l'eau, avant de décéder dans d'atroces souffrances. Les responsables étaient deux membres des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, proches de Serge Ayoub (1).

Aujourd'hui, Serge Ayoub et ses troupes prétendent à la respectabilité : cependant, très récemment, le 23 avril dernier les deux militants armés venus soutenir les agresseurs homophobes du bar de Lille et interpellés par la police, ont fait référence à leur appartenance au groupe 3ème Voie (2).

Cette manifestation est appelée au nom de la lutte contre l’’ impérialisme ». Or, la dernière initiative de ce type (3) a rassemblé autour de 3ème Voie des organisations de défense de la dictature syrienne, organisations dont les militants ont attaqué très violemment, à Paris et ailleurs en France, des manifestations organisée par les démocrates syriens (4).

Cette initiative est d’ailleurs rejointe par d'autres groupes notamment une partie des « nationalistes autonomes », belges et français, dont la dangerosité immédiate n'est plus à prouver. Ainsi, leur section de Nancy s‘est spécialisée dans l‘agression des cibles habituelles de l'extrême-droite, membres des minorités ou des mouvements progressistes (5).

La seconde manifestation est appelée notamment par l'Oeuvre Française, à 10h à la Concorde. On y trouvera aussi les Jeunesses Nationalistes et le GUD. Ces trois organisations sont ouvertement pétainistes et pro-nazies. Leur propagande est faite d'un mélange extrêmement violent d'antisémitisme, de racisme, d'homophobie et de négationnisme. Les Jeunesses Nationalistes comme le GUD sont à l'origine de nombreuses agressions ces deux dernières années : très récemment, le GUD a appelé ouvertement à la violence contre les homosexuels (6), et l'un de ses membres a également été condamné pour l'agression grave d'un jeune musulman dans les Yvelines (7).

Plus globalement c'est autour de ces groupes et de leur propagande en ligne, que gravitent et se forment les individus qui attaquent les locaux des associations LGBT, des forces de gauche, les centres de planning familial, les mosquées. C'est aussi sur leurs sites et leurs pages Facebook que sont diffusées des théories meurtrières contre les Juifs et les Roms et des appels au passage à l’acte contre ces populations.

L'après-midi, une troisième manifestation se tiendra à l'appel de CIVITAS, et nul doute que nombre des manifestants du matin iront ensuite grossir les rangs de l'organisation catholique intégriste.

Ces dernières semaines, galvanisée par l'élan violent des manifestations homophobes, cette extrême-droite n'hésite plus, même dans la capitale, à passer à l'attaque physique contre les manifestations ou les militants : le 1er mai, un cortège en hommage à Brahim Bouarram a été attaqué par une quarantaine de néo-fascistes armés (8).

ll ne s’agit pas de « groupuscules » sans importance ou anecdotiques: ces groupes sont parfaitement intégrés et tolérés, aussi bien dans les manifestations homophobes soutenues par l'UMP que dans les défilés du FN " dédiabolisé" quoi qu'en disent Marine Le Pen ou Frigide Barjot. C'est bien au sein du défilé du FN du 1er mai, au vu et au su de son service de sécurité, qu'ont par exemple été diffusées et collées des affiches comportant l'adresse personnelle de journalistes et d'intellectuels désignés comme les cibles à abattre (9)


Comment comprendre que de tels défilés belliqueux, organisés par des individus et des organisations ayant fait la preuve de leur violence, se voient autorisés ?
Stopper cette agitation haineuse et dangereuse doit constituer une priorité pour un gouvernement se revendiquant du progressisme et affirmant vouloir protéger les minorités mises en cause.

Il n'y a aucun obstacle juridique pour interdire ces manifestations du 12 mai : les précédents violents lors des manifestations d’extrême-droite sont légion, même en prenant uniquement en compte les derniers mois. Le «  trouble à l'ordre public » est donc bien constitué sauf si l’on considère que l'attaque de certaines catégories de la population ne provoque pas un trouble conséquent et important.

La démocratie, c'est la protection du droit de chacun à vivre en paix ; elle ne consiste à pas autoriser les appels à la violence contre une partie de la population, même sous couvert de liberté d'expression.


Ça suffit. Nous refusons de vivre dans la peur des violences qui entourent ces défilés de la haine.


Nous exigeons du Ministre de l'Intérieur, et du Préfet de Police qu'ils mettent un terme à cette agitation haineuse permanente et qu'ils prennent les mesures nécessaires pour rendre l'espace public à tous et à toutes.

Nous demandons également à toutes les organisations progressistes et antiracistes et notamment aux plus importantes d’entre elles de prendre la mesure de la gravité de la situation et de se mobiliser pour que ce 12 mai ne soit pas une nouvelle banalisation des parades fascistes.







Comment relayer cet appel ?
Vous pouvez également l'envoyer aux associations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, de défense des droits de l’homme, afin qu'ils prennent des initiatives contre ces parades d'extrême-droite. Et bien sûr, le diffuser dans vos propres réseaux... ou faire votre propre appel.



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