samedi 9 février 2013

L'Effroyable Imposture du Figaro

Vous ne le saviez pas, mais bien avant de faire sauter les tours du World Trade Center, les mêmes comploteurs de l'élite mondialo-sioniste ont mis en oeuvre une conspiration encore plus sournoise et machiavélique en France: ils ont inventé le rap  pour pervertir la jeunesse.

Vous ne le saviez pas mais maintenant vous le saurez, grâce à la collaboration objective d'Alain Soral et du Figaro.

Le 24 février, aux éditions Kontre Kulture, sort en effet un ouvrage intitulé " L'effroyable  imposture du rap ", rédigé par un certain "Cardet", présenté comme un ex-adepte repenti de cette satanique musique qui depuis des dizaines d'années serait propagée dans les quartiers populaires de toute la planète pour transformer les jeunes en suppôts du mal.

Avec un titre faisant explicitement référence au livre de Meyssan sur le 11 septembre, et une maison d'éditions officiellement présentée comme celle d'Egalité et Réconciliation qui a récemment réédité La France Juive de Drumont, on sait à quoi s'attendre: pour celles et ceux qui ne seraient pas sûrs du contenu, Soral en d'ailleurs parlé dans une vidéo récente, où il s'entretient avec des anonymes  présentés comme "salafistes", dont il fait la louange comme étant eux, des musulmans et des enfants d'immigrés "exemplaires".

A ces "jeunes exemplaires" , il oppose la "racaille nourrie au rap" . Selon lui, et le bouquin de Cardet dont il fait la promotion dans cette vidéo, le rap est une offensive culturelle menée secrètement par " les juifs ashkénazes" qui auraient été derrière tous les artistes depuis trente ans.

Derrière le prétexte du rap, la thèse classique de l'extrême-droite : l'union de tous les "allogènes", ceux de l'intérieur, les Juifs, et ceux de l'extérieur, les arabes et les noirs , notamment , pour détruire la civilisation blanche.

Selon le public visé, mais aussi en fonction de la tendance politique qui émet le message, cette théorie connaît diverses déclinaisons sémantiques: si Soral peut évidemment sans souci parler directement des "Juifs", dans d'autres cercles, on parlera des "élites immigrationnistes", notamment dans les médias de la droite dure.

C'est ainsi que des éditorialistes du Figaro comme Rioufol présentent généralement les choses, afin d'éviter d'exprimer trop ouvertement un antisémitisme que la droite prétend généralement combattre, puisqu'il n'existerait que chez la partie de la population issue de l'immigration.

Pourtant, c'est bien dans Le Figaro, que le nouvel opus de Kontre Kulture, ce bouquin qui présente donc le rap comme un énième avatar du complot juif, aura fait l'objet d'une élogieuse publicité...avant même d'être publié.



" Sans le rap, il ne se serait jamais rien passé dans les banlieues" , voilà ce qu'on apprend dans cet article du Figaro. Et sans les déhanchements d'Elvis, la jeunesse n'aurait pas manifesté contre la guerre du Vietnam, comme chacun sait. 

Le ridicule de l'analyse, qui dispense qu'on la critique,  n'enlève rien à la gravité du fond, et à la collusion entre le "respectable" Figaro et les fascistes hallucinés d'Egalité et Réconciliation.

Ce compagnonnage ne s'exprime d'ailleurs pas que dans cette promotion d'un ouvrage de Kontre Kulture avant même sa parution , nous en avions parlé dans un précédent article, Le Figaro a également été le premier grand journal à faire la promotion d'un documentaire à visées négationniste réalisé par la boite de production des amis de Dieudonné , Clap 36, et ce au travers de deux articles différents !

Cette nouvelle publicité pour Soral et les siens dans le quotidien quasi-officiel de la droite française démontre que les alliances entre la droite et l'extrême-droite ne portent pas seulement sur la thématique raciste, mais sont bien existantes également sur l'antisémitisme, tant l'un ne va pas sans l'autre.

Accessoirement, son contenu offensif contre le rap et la banlieue justifie encore un peu plus le mépris qu'on peut avoir pour ces rappeurs qui font la promotion du fascisme de Soral ou de Dieudonné en les présentant comme les "vrais " rebelles et les véritables amis de la jeunesse des banlieues.

Maj: comme nous l'ont fait remarquer nos lecteurs, la couverture de l'ouvrage , reproduite sur l'article du Figaro est une "oeuvre" du dessinateur négationniste Zeon, qui s'en vante sur son mur Facebook

dimanche 3 février 2013

Stratégie du chaos: quand les partisans de Collon sèment le brun dans la CGT

Le numéro de novembre-décembre 2012 du journal « la Fédération » (publication destinée aux syndiqués de la Fédération CGT des salariés des activités postales et de télécommunications) faisait la promotion, en « 4eme de couverture », du livre « La stratégie du chaos », de Michel Collon et Grégoire Lalieu, aux éditions Investig’action et Couleurs Livres.

Le propos de Michel Collon est classique, classique d'une certaine extrême-droite, qui s'est illustrée ces dernières années dans la défense des dictatures ou le soutien à la liberté d'expression des négationnistes, sous couvert de rébellion contre « la pensée unique » ou d' « anti-impérialisme ». Collon s'auto-proclame journaliste, mais a surtout joué ces derniers temps les supplétifs des propagandistes du régime d'Assad ou de Kadhafi. On l'a trouvé dans des manifs prétendûment anti-guerre, aux côtés de négationnistes notoires comme les membres de l'association Entre La Plume et l'Enclume.

Evidemment nous avons été quelques-uns à tomber des nues et à chercher pendant plusieurs semaines comment la promotion d'un auteur tel que Collon avait pu se retrouver dans un journal syndical diffusé à des dizaines de milliers d'exemplaires.

La réponse est venue dans un compte-rendu de la dernière Commission exécutive de la Fédé en question, où l'on trouve l'intervention suivante de Christian Mathorel, responsable CGT à France Telecom, intervention qui n'a manifestement donné lieu à aucune réaction.
« Sur la guerre au Mali, je partage ce qui a été dit et je pense que l’on a besoin d’un éclairage pour nous et pour les salariés sur la réalité de la situation.
Il y a par exemple un livre que l’on a proposé dans le journal fédéral du mois dernier qu’il faut absolument que vous lisiez et qui peut aider à comprendre ce qui se passe. C’est « la stratégie du chaos » de Michel Collon (qui anime également un site internet très instructif « investig action ») et qui explique  toute l’histoire et l’actualité de l’impérialisme, sa stratégie et sa logique au moyen Orient et en Afrique, le renforcement des tensions et des enjeux avec l’arrivée dans le jeu des acteurs (USA, France, Grande Bretagne) de La Chine….. Je pense qu’il faut lire ce livre qui commence d’ailleurs par : « Ce n’est pas à la télé que vous aurez les vrais informations qui vous permettrons de vous faire votre propre idée sur ce qui se passe réellement au Moyen Orient et en Afrique ».

Si la promotion du livre de Collon dans le journal de la Fédération est sans doute l’initiative donnant le plus large écho à un « homme passerelle » entre l’extrême-gauche et l’extrême-droite, la CGT en a connu d’autres. Pierre Cassen, fondateur de Riposte Laïque était ainsi syndiqué de la Filpac, la Fédération du livre, jusqu’à son exclusion en juin 2011, soit plusieurs années après la dérive fasciste de Riposte Laïque, et même plus d'un an après sa participation officielle à l'Apéro Saucisson Pinard avec des organisations violentes d'extrême-droite comme le Bloc Identitaire.

La réaction de la direction de la CGT à l'époque aura été si lente que Pierre Cassen, aura pu, en janvier 2011, en mettant en avant son propre statut de militant de la CGT, donner la parole à Fabien Engelmann, secrétaire d'un syndicat d'employés de la fonction publique territoriale, candidat du FN et finalement exclu par sa fédération syndicale.

Faudra-t-il attendre que les militants diffusant la propagande de Collon au sein de leur syndicat s'affilient nommément à un parti fasciste pour que la CGT réagisse ? Faire la promotion d'un auteur qui défend Dieudonné, qui a participé avec des fascistes notoires comme Meyssan à l'Axis for Peace, qui a co-signé un livre (Israël , parlons-en) avec le biographe hagiographe de Faurisson , Paul-Eric Blanrue ne suffit-il pas ?

En tout cas, Christian Mathoret, figure médiatisée de la CGT du secteur Telecoms et candidat à la commission exécutive confédérale au prochain congrès de Toulouse, n'est pas le premier à mettre Michel Collon en avant.

On trouve des liens vers le blog de Michel Collon sur le site de l’Union syndicale de l’intérim, celui de l’UL de Tourcoing. Plusieurs UL du Pas de Calais invitaient fin 2011 à une conférence de Michel Collon à Isbergues, on trouve des reprises de texte de Michel Collon sur le site du syndicat CGT de l’Hôpital de Vienne ou de la CGT Randstad…

On trouve des militants CGT partageant ouvertement les positions de Michel Collon, c’est par exemple le cas de Jacques Lacaze, secrétaire de l’UL de Liévin, ex PCF et PRCF (http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-jacques-lacaze-secretaire-de-l-union-locale-cgt-de-lievin-62-se-desolidarise-et-condamne-la-decla-99110190.html)

Comment est-il possible que dans une confédération comme la CGT le journal officiel d’une fédération ou le site internet d’une union locale fasse la pub de ce type d’ouvrages ?
Poser cette question revient à s’interroger sur les pratiques syndicales et les analyses qui les sous-tendent. Nul doute que des salariés, et parmi eux de nombreux syndiqués, trouveront matière à travailler aux réponses de manière plus précise et concrète.
Cela dit, nous pouvons risquer quelques pistes, sans nier la complexité des racines d’un tel phénomène ou l’existence de plusieurs niveaux ou réseaux d’explications.

Il y a d'abord  la manière dont fonctionne la CGT et nombre de ses structures.
Les décisions et informations restent très centralisées, en particulier dans les structures fédérales. Comme cette centralisation alourdit la charge de travail des dirigeants syndicaux, il y a une tendance à faire confiance sur certaines questions et tâches, souvent jugées moins importantes, à des militants sans forcément en savoir très long sur leurs convictions réelles, leurs pratiques, leurs engagements. Idem sur les candidatures à de hautes responsabilités : les délégués votent dans la majeure partie des cas pour des camarades dont ils ne connaissent rien ou pas grand-chose. On peut donc tomber sur le meilleur comme sur le pire.
Les sites d’une union locale ou d’un syndicat ou sa page facebook d’ailleurs sont souvent animés par une seule personne, et personne d’autre n’a le temps ou ne voit l’importance d’une réflexion collective sur le contenu…

Bref, quelques militants bien formés et organisés en réseau n'auront guère de difficultés à imposer leurs thématiques et à faire la promotion d'une tendance politique ou d'une autre, surtout lorsqu'il s'agit du champ para-syndical, des questions sociétales ou internationales, que le salarié investi à fond sur les luttes de classe n'aura pas le temps de creuser. Et aujourd'hui, avec la montée en puissance d'une mouvance politique rouge-brune, il n'est au fond pas étonnant qu'une offensive de leur part touche la CGT.

Pourquoi ce discours rouge-brun passe ? On peut trouver des éléments de réponse dans la manière dont le fascisme est appréhendé par la CGT. Il est indéniable que la volonté existe de combattre l’extrême-droite, le racisme, les discriminations…
Mais les impulsions données sont souvent très vagues, peu concrètes. Et autant la lutte contre le racisme, le sexisme et l’homophobie existe, du moins pour l’affichage de façade confédéral, autant la CGT est relativement muette sur l’antisémitisme, et peut publier dans son bimensuel un article sur Auschwitz sans écrire une seule fois les mots « Juifs » ou « antisémitisme »…
Sur l’histoire et la mémoire, du travail est fait, en particulier dans les instituts d’histoire sociale, mais les périodes peu glorieuses de la CGT ont tendance à ne pas être creusées. On met en avant la partie de la direction confédérale qui a résisté sous le régime de Vichy et l’Occupation, mais on se pose nettement moins la question de savoir comment un dirigeant CGT de premier plan est devenu Ministre du Travail de Pétain . On informe sur le 17 octobre 1961 ces dernières années (ce qui est une bonne chose), mais en passant plus que vite sur la faiblesse des réactions syndicales au lendemain de l’évènement.
On trouve des responsables syndicaux démunis face à des militants faisant part d’opinions racistes, nationalistes, xénophobes ou antisémites… Ce n’est pas une généralité, ça dépend vraiment « sur qui on tombe », et de nombreux militants combattent au quotidien les manifestations du phénomène, mais souvent individuellement, sans vision d’ensemble ou sans pouvoir en débattre collectivement dans leurs structures.

La formation politique, autrefois bien souvent assurée, avec tous les défauts qu’on peut y trouver, par le PCF, est largement insuffisante aujourd’hui, pour ne pas dire parfois inexistante (manque de temps ou de moyens d’un côté, volonté de contrôle des bureaucraties à qui ça convient…). En conséquence, nombre d’infos et de débats n’atteignent pas l’ensemble des syndiqués ni mêmes des syndicats ou sections syndicales.
Par ailleurs, la réflexion confédérale de la CGT (et la plupart des syndicats ne sont pas allés plus loin non plus) n’a porté que sur le FN, au moment de l’affaire Engelmann ou au moment d’élections politiques.
L’exclusion du leader de Riposte Laique est restée confidentielle et n’a été rendue publique par son syndicat qu’un an après, parce que Cassen se vantait (comme un syndicaliste de FO également militant de Riposte Laïque) d’avoir claqué la porte de lui-même.
Et sur l’affaire Engelmann, l’analyse courante, c’est de voir ça comme un « noyautage » par le FN, donc comme la stratégie d’éléments extérieurs au syndicalisme, quant il s’agit au contraire du glissement de syndicalistes vers l’extrême-droite, glissement facilité par le nationalisme économique que portent une partie des dirigeants CGT (et de l’extrême-gauche en général) et par des visions et pratiques syndicales fréquemment en décalage avec les réalités sociales et économiques des dernières décennies.

Il existe donc des syndiqués de base tout comme des dirigeants qui adhèrent à des thèses d’extrême-droite. On le dit peu mais il n’y a pas que la section syndicale de Fabien Engelmann qui penchait ou penche toujours pour le FN.

De plus, il ne suffit pas d'afficher son opposition au FN ou aux fascistes en général, encore faut-il aussi combattre les idées de cette extrême-droite MEME quand elles n'émanent pas de ce qui est déjà étiqueté extrême-droite officielle.

Car des militants comme Collon savent bien utiliser les failles du corpus idéologique de la gauche et de l'extrême-gauche.
Malheureusement, il suffit souvent de mettre en avant quelques concepts bien vus et jamais questionnés pour faire passer la pire propagande fasciste.

Ainsi, il suffit d'en appeler à l' « anti-impérialisme » et à la lutte « contre les guerres occidentales », pour faire passer un appel à une manifestation où seront présents les soutiens des dictatures et des négationnistes. Or l'anti-impérialisme en France, depuis des années n'est le plus souvent que l'autre nom du soutien aux pires régimes autoritaires.
Ainsi, il suffit de taper sur Israel et de se déclarer « antisioniste » pour avoir un succès fou chez les lecteurs de gauche avec un bouquin où l'on a va entre autres donner de la place à un Paul Eric Blanrue, hagiographe du négationniste Faurisson et par ailleurs lié à l'extrême-droite depuis sa prime jeunesse.Or l' « antisionisme » en France depuis des années n'est que l'autre nom de l'antisémitisme, utilisé par des tendances politiques qui n'ont jamais aucun problème avec les autres nationalismes, bien au contraire

Ainsi il n'est pas très compliqué de faire passer les pires discours nationalistes et chauvins sous couvert de la défense de « nos » emplois et de « nos » entreprises face à la vilaine mondialisation.
Ainsi, le corporatisme, au sens d’identité des intérêts du patronat et des salariés, se fraye un chemin au travers du discours sur les petites entreprises, où le patron « travaillerait » autant que ses employés et serait lui aussi victime des grosses entreprises.

L’égalité est une valeur progressiste de base, on le voit a contrario à la vigueur des mobilisations réactionnaires ou fascistes contre le mariage pour tous ou le droit de vote des étrangers. Mais l'égalité et la solidarité de classe sont une bataille exigeante au quotidien, et elle n’est pas toujours menée : des syndicats refusent l’adhésion de sous-traitants ou ignorent les précaires présents en nombre conséquent, depuis des années et de manière permanente dans l’entreprise. Les "blagues" ou lieux communs à fond raciste, antisémite, sexiste ou homophobe sont loin d’être relevés systématiquement.

Trop souvent, l'activité syndicale se résume à deux champs complètement séparés : d'un côté la défense des droits au quotidien, et l'activité de lutte de classe qui absorbe évidemment le temps et l'énergie de beaucoup de militants. De l'autre côté, l'activité d' « élargissement » sur des questions de fond plus globales, qui se résume bien souvent au vote de motions de « soutien » à telle ou telle position politique sur tel ou tel sujet d'actualité, à l'investissement dans une publication syndicale ou dans telle association dépendant de l’organisation syndicale.

Bien souvent, ces activités là sont squattées par des militants politiques dont l'investissement dans la CGT est avant tout conçu comme un moyen d'influencer le syndicat dans le sens des positions spécifiques de leurs organisations. Ils utilisent tous les outils possibles à cet effet (sites internet, journaux, listes mails), puisqu'ils ont le temps de le faire, ces militants étant rarement investis en même temps sur le champ des luttes dans sa boite ou son quartier.

Les militants du PRCF et de toutes les autres petites boutiques par ailleurs liées aux fascistes comme Collon ou Jean Bricmont sont bien dans cette logique mûrie et réfléchie depuis de longues années. Ils savent au mieux profiter des moyens de la CGT.

Mais leur exclusion, nécessaire si l'on a un minimum de cohérence politique, ne suffira pas à régler le problème.

A un moment donné, c'est à chaque syndicaliste, à chaque structure de base de comprendre que des luttes comme l'antifascisme ou la solidarité internationale, sont des points d’appui très forts pour aller vers cette « transformation sociale » que revendique officiellement la CGT.

Mais l’antifascisme et la solidarité internationale ne se font pas, dans le syndicat, par des déclarations de principe, mais par des actions concrètes et des discours clairs qui permettent à chacun de se saisir des enjeux et qui n’offrent pas de prise aux idées fascistes.

Ainsi sur le Mali, rien n'interdit aux syndicats qui se sentent concernés d'agir concrètement notamment en soutenant la lutte des travailleurs sans papiers présents ici,  en relayant les mouvements sociaux importants de ces derniers mois, notamment dans l'enseignement, ou en lançant des campagnes de pressions sur nos gouvernements pour obtenir que des fonds soient enfin débloqués pour faire barrage à la famine qui ravage le Sahel aussi gravement que les groupes intégristes.

Une dernière chose : nous savons d'emblée que des camarades nous reprocheront à la fois d'avoir mis ce débat sur la place publique et de rester anonymes.

Sur le premier point, les affaires Cassen et Engelmann et la manière dont elles ont été traitées nous a suffisamment instruits : nous savons bien qu'en vertu d'une certaine culture du consensus, jointe à la peur de « créer du conflit et d'affaiblir nos structures alors qu'il y a des priorités », la passivité reste malheureusement de rigueur tant qu'il n'y a pas le feu au lac, c'est à dire tant que les débats ne sortent pas du niveau interne.

Sur le second point, malheureusement, nous sommes aussi très réalistes sur le rapport de forces entre nous et la tendance rouge-brune au sein de la CGT : nous savons que nous nous attaquons à des militants organisés, avec des moyens de nuisance nombreux et bien installés dans la structure syndicale. Nous savons aussi que ces militants se moquent éperdument de la lutte des classes, du quotidien syndical et seront prêts à tout mettre en œuvre pour écraser les salariés syndiqués qui se mettent en face d'eux, sans évidemment tenir aucun compte de l'importance de leur activité de lutte quotidienne. Or nous ne sommes « que » cela, des militants syndicaux ayant fait le choix de rester des salariés comme les autres.

La CGT n’hésite pas à revendiquer les responsabilités particulières que lui confère sa place de 1ère organisation syndicale. Nous verrons comment elle les assume face à la montée de l’extrême-droite et à la contamination et la propagande en son sein d'idéologies fascistes.

Des salariés syndiqués CGT

samedi 2 février 2013

Kimto Vasquez ou la promotion capitaliste du négationnisme

Avant, l'extrême-droite détestait le rap et le rap détestait l'extrême-droite ... Mais ça c'était avant.

Depuis certains rappeurs ont vieilli, comme tout le monde. Parmi eux, certains avaient cru toucher le rêve de la réussite commerciale et de la reconnaissance médiatique. Mais les places sont chères dans l'industrie du disque, alors un premier succès ne signifie pas toujours une place au soleil.

Certains s'en foutent. D'autres virent aigris et mauvais sur la trentaine. Et dans ce cas là, comme chaque électeur du FN le sait , c'est toujours la faute des Juifs , des Arabes et des Franc Maçons.

C'est en plus joliment dit et en rimes le message de Kimto Vasquez dans son dernier album. 
Kimto Vasquez avait eu la chance de figurer sur la BO de Taxi 2. A l'époque manifestement le divertissement et son industrie ne le dérangeaient pas.

Mais pour lui, il n'ya pas eu de suite à Taxi 2, et comme il le raconte dans ses dernières interwiews, Kimto Vasquez a du rejoindre le commun des mortels et faire des boulots alimentaires.

Il a bien ruminé pendant six ans, et il est revenu avec un album qui explique que tout ça c'est de la faute des Juifs, et que Le Pen, ce brave type a bien raison sur tout, comme Robert Faurisson. Dans une chanson très justement intitulée «  Tonton du Café du Commerce ».

Le fond de la chanson est effectivement assez représentatif du comptoir du PMU situé en face de n'importe quel local du FN : Kimto Vasquez y crache sur les « gauchistes » et les « antiracistes », y affirme courageusement comme Bigard et Christine Boutin que le 11 septembre était un complot, et comme Christine Boutin également, il y fait l'apologie de l'Eglise Catholique malheureusement atteinte durement par les athées et les franc_maçons depuis l'horrible révolution de 1789.

Si ce n'était pas du rap, mais de la musette, il ya fort à parier qu'à part Alain Soral, que l'échec à percer dans les émissions de divertissement a aussi conduit au négationnisme , pas grand-monde dans les milieux de la gauche artistique n'aurait pris garde à Kimto Vasquez.

Mais là, les Inrockuptibles ont beaucoup aimé, au moins dans un premier temps, ui consacrant un article élogieux , évoquant tout de même une « radicalisation » de son discours....Nier la Shoah et vanter Le Pen, effectivement, c'est radical. Certains lecteurs du site ayant tout de même encore une autre idée de la subversion, Les Inrockuptibles ont fini par retirer l'article, mais évidemment sans aucun mot d'explication, sans doute condamner les adeptes de Robert Faurisson n'est-il pas très tendance.

Qu'à cela ne tienne, si Kimto Vasquez a hurlé à la censure sur son Twitter, il a d'autres ressources pour se faire connaître, et certaines sont assez étonnantes pour qui aura pris au sérieux son anticapitalisme affiché.

Car c'est dans le journal officiel de la Chambre de Commerce et d'industrie Franco Portuguaise, que le rappeur négationniste va trouver une tribune de choix : une page entière où l'artiste complaisamment interrogé par un journaliste commençant par parler de la censure des Inrocks dans son en-tête, va expliciter l'objectif de son dernier album : « glavioter » sur la loi Gayssot, dénoncer la main mise des sionistes sur le monde et clamer son amour de l'extrême-droite.(http://www.lusojornal.com/archives/unefr_II_111.pdf ).

Le chanteur rebelle et « anticapitaliste » a trouvé ses alliés : les grands patrons franco-portugais, puisque la Chambre d'Industrie et de Commerce a été crée par les 19 plus grosses entreprises portugaises présentes en France et que son président est patron d'une des plus grosses compagnies d'assurance portuguaises.

Le négationnisme ne dérange donc pas les grands patrons...et les grands patrons ne dérangent pas les négationnistes qui se présentent pourtant comme des grands rebelles anticapitalistes.

Et pour cause, si les patrons sont toujours prêts à rejeter la faute de l'exploitation sur les collègues étrangers ( ainsi, c'est le journaliste de la Chambre de Commerce qui interroge Kimto Vasquez sur la responsabilité des banques), ils sont également ravis de trouver des artistes subversifs comme Kimto Vasquez qui n'ont pas peur de dénoncer la responsabilité des exploités endettés et chômeurs.Kimto Vasquez explique ainsi que les Portuguais ordinaires ont eu le tort de perdre le sens des vraies valeurs, contaminés par ceux qui avaient émigré en France : au lieu d'apprécier les vertus de la pauvreté, ceux-ci sont devenus trop « matérialistes », ont voulu s'acheter des vêtements de marque , des portables, et des voitures. Quand on est un Portuguais pauvre, on reste à sa place, au pays, et on se console en priant, c'est bien connu.

Ou alors on fait comme Kimto Vasquez, on lèche les bottes des patrons, tout en se faisant un joli petit business plan pour promouvoir son dernier album, en lançant d'abord un appel à dons pour financer son opus sur un site participatif, sans préciser qu'on y parlera de Robert Faurisson, évidemment. Puis une fois l'album sorti, outre la promotion dans des journaux patronaux, on se sert de la puissance de frappe des réseaux d'extrême-droite comme Egalité et Réconciliation qui appelle ses lecteurs à voter Kimto Vasquez pour le top 5 des albums rap de l'année.


Et l'on pourra aussi compter sur des radios financées par des fonds publics , celles censées justement contribuer à l'éducation d'une jeunesse des quartiers populaires, toujours accusée d'être antisémite par nature , à cause de ses origines immigrées notamment.

Ainsi au mois de février ce n'est pas sur un obscur site salafiste financé par le Qatar que le rappeur chrétien viendra s'exprimer, mais sur une des plus anciennes radios associatives franciliennes, IDFM Radio Enghiens les Bains, subventionnée par le Conseil régional, le Conseil Général et la mairie UMP. Une radio qui avait d'ailleurs également reçu Dieudonné. Le site de la radio est d'aileurs mis en lien sur le site de la Vile d'Enghien les Bains




Finalement Kimto Vasquez, le soit-disant provocateur a trouvé aujourd'hui le moyen de plaire à tout le monde, en tout cas dans les sphères culturelles d'extrême-droite , dans les milieux patronaux, et même sur des médias subventionnés par l'Etat.

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Maj: Kimto Vasquez annonce l'annulation de son émission sur IDFM Radio Enghien sur son FB , en l'attribuant à la publication de notre article et à la mobilisation de nos lecteurs  et la radio confirme. Nos modestes brigades de police de la pensée unique ont encore frappé, merci à tous ! Politiquement Correct vaincra !














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