Dans cette entrevue filmée pour un
site de vidéo d’actualité en ligne pour un site catholique, disponible ici, le député du Nord Christian Vanneste
(UMP) dont nous avions dénoncé les positions
sur l’homosexualité dans un précédent
article, vient de revenir à la charge en déclarant que la déportation des
homosexuelles est une "légende" imposée par un lobby gay
infiltré «dans le monde de la culture» et «dans le
monde des médias».
Il déclare
tout de go qu’«Il y a la fameuse légende de la déportation
des homosexuels (…) En Allemagne, il y a eu la déportation qui a conduit à peu
près à 30 000 déportés. Et il n’y en a pas eu ailleurs (…) Il n’y a pas eu de
déportation homosexuelle en France».
Cette « déportation »
a pourtant bien eu lieu, et pas seulement en Allemagne et faisait partie du projet global d’une « solution
finale » pour les juifs et les populations de « sous-hommes » et
« anti-sociaux » (les gitans et les homosexuels). Le dirigeant nazi Himmler avait dit dans un célèbre
discours : « Si j'admets qu'il y a 1 à 2 millions d'homosexuels,
cela signifie que 7 à 8% ou 10% des hommes sont homosexuels. Et si la situation
ne change pas, cela signifie que notre peuple sera anéanti par cette maladie
contagieuse. À long terme, aucun peuple ne pourrait résister à une telle
perturbation de sa vie et de son équilibre sexuel... Un peuple de race noble
qui a très peu d'enfants possède un billet pour l'au-delà : il n'aura plus
aucune importance dans cinquante ou cent ans, et dans deux cents ou cinq cents
ans, il sera mort... L'homosexualité fait échouer tout rendement, tout système
fondé sur le rendement; elle détruit l'État dans ses fondements. À cela
s'ajoute le fait que l'homosexuel est un homme radicalement malade sur le plan
psychique. Il est faible et se montre lâche dans tous les cas décisifs... Nous
devons comprendre que si ce vice continue à se répandre en Allemagne sans que
nous puissions le combattre, ce sera la fin de l'Allemagne, la fin du monde
germanique.» (18 février 1937).
En France, un peu plus de 200
homosexuels furent arrêtés, principalement dans l'Est de la France, dans
l'Alsace et la Moselle devenues provinces allemandes. Les camps de concentration
de Schirmeck et du Struthof (Alsace) ont accueilli des déportés homosexuels.
En septembre 2010, une plaque commémorative à été inaugurée au Struthof à ce sujet. Les arrestations furent effectuées grâce aux fichiers constitués par la police française d'avant-guerre. Il y eut bien déportation d'homosexuels venant du reste de la France : on connaît quatre cas d'ouvriers du STO qui furent arrêtés pour homosexualité en Allemagne et déportés, et en tout sept cas recensés de personnes déportées avec le motif officiel d'homosexualité. Le nombre de 210 français déportés pour homosexualité est sans doute sous-estimé : tous les dossiers n'ont pas été retrouvés et, après la guerre, peu d'homosexuels firent connaître la raison de leur déportation.
En septembre 2010, une plaque commémorative à été inaugurée au Struthof à ce sujet. Les arrestations furent effectuées grâce aux fichiers constitués par la police française d'avant-guerre. Il y eut bien déportation d'homosexuels venant du reste de la France : on connaît quatre cas d'ouvriers du STO qui furent arrêtés pour homosexualité en Allemagne et déportés, et en tout sept cas recensés de personnes déportées avec le motif officiel d'homosexualité. Le nombre de 210 français déportés pour homosexualité est sans doute sous-estimé : tous les dossiers n'ont pas été retrouvés et, après la guerre, peu d'homosexuels firent connaître la raison de leur déportation.
L’historien
Albert Knoll, archiviste du mémorial de Dachau a ainsi retrouvé dans les
archives de ce camp le nombre de 583 détenus homosexuels. Vraisemblablement
furent-ils plus nombreux, parfois détenus pour d’autres raisons (appartenance à
la minorité juive ou tzigane, déportés politiques, apatrides, droit
commun…). On estime à 5000 à 15000 le
nombre d’homosexuels exécutés dans des camps de la mort ou des prisons allemandes
entre 1933 et 1945. Beaucoup d’entre eux eurent la vie sauve en échange d’une
castration.
Que 50 homosexuels aient été déportés ou
200, seule la réalité historique compte, réalité historique que Vanneste veut
nier.
Le 27 janvier 2005, répondant à une manifestante qui lui
demande « les homosexuels sont-ils
nuisibles à l'intérêt général? », il répond
« oui » et « c'est exactement le fond de ma pensée »,
après avoir affirmé que « les
homosexuels sont hétérophobes » et que
l'homosexualité est « un apartheid entre les sexes » (Journal France
2, 27 janvier 2005).
Condamné par la justice pour ses
propos en première et deuxième instance, la
cour de cassation a cependant estimé que ceux-ci ne dépassaient pas la « liberté
d’expression ».
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