C'est
une offensive rondement menée qui vient d'avoir lieu à la RATP. Si
l'on ne savait que l'extrême-droite et le
patronat n'ont pas besoin de se concerter pour mettre en œuvre
spontanément leurs intérêts communs, on pourrait presque penser
que la concomitance entre une campagne de Riposte Laïque contre la
CGT et la sortie d'un guide des bonnes pratiques dans l'entreprise , soit-disant destiné à défendre la laïcité, ne relève pas du
hasard.
On le sait, le patron de Riposte Laïque a des comptes à régler avec la CGT qui a fini par l'exclure il y a un an, et pour cause, que ferait à la CGT un Kamarade du Bloc Identitaire et de Marine Le Pen ? Mais bien évidemment Pierre Cassen n'était pas seul, et certains de ses amis ont attendu « leur » moment pour quitter le syndicat en fanfare, et en profiter pour tenter de lancer une offensive raciste ciblée.
Premier acte: une vidéo "choc"
En décembre 2012, une vidéo paraît sur le site de Riposte Laïque
En décembre 2012, une vidéo paraît sur le site de Riposte Laïque
La
vidéo, que l’on ne peut pas qualifier de reportage, est d’un
vide impressionnant. On y voit les jambes de quelques femmes,
dans un lieu qui semble un domicile privé. Elles sont présentées
comme des salariées de la RATP mais étrangement une des femmes qui
parle le plus cite à deux reprises « le PDG de la SNCF »…
Les interventions sont coupées très fréquemment, sont très
courtes et donc dé-contextualisées.
Les femmes en question se disent discriminées et harcelées par des collègues masculins, qualifiés de « musulmans » à certains moments, et à d'autres de « maghrébins ». On comprend que tout part d'un refus de ces collègues de leur serrer la main, attribué à leur « intégrisme militant ». On comprend aussi qu'à la suite de ces accusations d'intégrisme, ces femmes ont été insultées par les collègues en question.
Voilà pour les faits relatés dans la vidéo. Suit l'interprétation des faits mais aussi un discours bien plus large accompagné de visuels "choc".
Des
cibles bien classiques à l’extrême-droite
Des chiffres sont mentionnés dans la vidéo concernant la composition du personnel : « On laisse tout faire parce qu’ils deviennent majoritaires » « On est quand même une entreprise où on est très vraiment minoritaires, on est 7-8% ». On ne sait d'où sortent ces chiffres. « Eux », ce sont à la fois, les habitants des zones urbaines sensibles, mais aussi les musulmans, mais aussi les intégristes, mais aussi les « maghrébins ». Le tout est assorti d'un discours conspirationniste classique selon lequel la RATP aurait embauché ces gens pour qu'ils correspondent au « profil » des usagers, à savoir selon Riposte Laïque , des femmes voilées, des jeunes à capuche, bref des envahisseurs estrangers. Enfin, si les femmes interrogées dans la vidéo prétendent prendre la parole au nom de la lutte contre le sexisme, une bonne partie de leurs discours consiste à attaquer d'autres femmes, « musulmanes » ou « maghrébines », elles aussi, censées importer dans l'entreprise une attitude de soumission.
Dernier élément de la vidéo : les femmes en question accusent la CGT d'avoir été au courant de «tout cela » et d'avoir refusé de le dénoncer, et donc d'avoir laissé nos pauvres salariées seules face aux intégristes. S'en suivent de longues diatribes contre les "islamo-gauchistes" de la CGT.
Deuxième acte: les repentis sortent de l'ombre.
Quelques jours après le lancement de ce « témoignage exclusif », nouveau coup de théâtre : un « ex-délégué » de SUD RATP envoie une lettre ouverte à Riposte Laïque où il atteste de la véracité des propos tenus et de la coupable inaction des syndicats face au « péril intégriste ».Quelques jours après encore, la suite : une syndiquée CGT révèle son identité et déclare quitter le syndicat dont elle aurait été adhérente depuis vingt ans.
Quelques jours après le lancement de ce « témoignage exclusif », nouveau coup de théâtre : un « ex-délégué » de SUD RATP envoie une lettre ouverte à Riposte Laïque où il atteste de la véracité des propos tenus et de la coupable inaction des syndicats face au « péril intégriste ».Quelques jours après encore, la suite : une syndiquée CGT révèle son identité et déclare quitter le syndicat dont elle aurait été adhérente depuis vingt ans.
Aucun des "repentis" ne précise cependant depuis combien de temps ils évoluent dans la sphère Riposte Laïque, ni comment des liens se sont noués entre eux et l'extrême-droite, au point qu'ils aient choisi un des sites phares de la fachosphère pour y poster leur vidéo.
Troisième acte: Riposte Patronale
Et enfin très récemment, la conclusion du drame en trois actes : la direction, après avoir diligenté une « enquête interne » (1) suite à cette seule vidéo, sort un « guide des bonnes pratiques », qualifié de "remarquable " par Riposte laique, où sous prétexte de traiter de la laïcité sont édictées un certain nombre de règles sur le salut à utiliser ou pas entre salariés, sur la manière de se vêtir, sur les sujets dont on a le droit ou pas de causer au travail, bref une intrusion assez manifeste dans les moindres faits et gestes des salariés, qui aurait sans doute déclenché une protestation commune... si la campagne de Riposte Laïque n'avait pas érigé une affaire de serrage de mains en symbole de l'intégrisme triomphant dans la boîte.
Car l'offensive contre l’unité des agents, leurs droits et libertés et contre les organisations syndicales qui cherchent à faire vivre la solidarité et à combattre les discriminations part bien de là, rappelons-le : la vidéo de Riposte Laïque n'évoque absolument aucun autre fait qui se serait produit au dépôt de bus de Nanterre. Hormis ce « non-geste » initial, la vidéo ne fait qu'émettre des hypothèses et des rumeurs, notamment sur le fait que certains managers de la RATP auraient accepté d'aménager les horaires des chauffeurs « intégristes » pour qu'ils ne prennent pas des bus qui auraient été conduits immédiatement avant par des femmes.
Inversion victimaire
Evidemment, il ne s'agit pas de nier le fait qu'il puisse y avoir des intégristes d'obédience musulmane chez les salariés de la RATP. Ce serait un parti-pris tout autant coupable que celui qui consisterait à prétendre qu'il n'y a pas chez ces salariés des militants racistes et d'extrême-droite.
Mais
faut-il être un « intégriste » pour ne pas vouloir serrer la main
des militantes d'extrême-droite de Riposte Laïque qui balancent des
ignominies racistes sur leurs collègues, les appellent « dégénérés »
, qui publient des listes syndicales en pointant le nombre de
personnes d'une même origine sur ces listes, qui se scandalisent que
des usagers d'origine immigrée « profitent » des bus , qui
traitent les collègues musulmanes de femmes soumises ?
Car la réalité est bien là : hormis les militantes de Riposte Laïque et leurs alliés, on ne trouve pour le moment personne pour évoquer une islamisation de la RATP avec la complicité de la direction.
Par contre, la campagne de Riposte Laïque n'est pas la première action de cette mouvance contre certains collègues et spécifiquement contre ceux de la CGT au sein de l'entreprise : dès décembre 2011, au dépôt de Clignancourt, des insultes racistes nominatives contre un délégué CGT et des agents de maîtrise issus de l'immigration sont retrouvées sur un tract accompagnées de bouteilles dans lesquelles des saucissons ont été glissés.
Car la réalité est bien là : hormis les militantes de Riposte Laïque et leurs alliés, on ne trouve pour le moment personne pour évoquer une islamisation de la RATP avec la complicité de la direction.
Par contre, la campagne de Riposte Laïque n'est pas la première action de cette mouvance contre certains collègues et spécifiquement contre ceux de la CGT au sein de l'entreprise : dès décembre 2011, au dépôt de Clignancourt, des insultes racistes nominatives contre un délégué CGT et des agents de maîtrise issus de l'immigration sont retrouvées sur un tract accompagnées de bouteilles dans lesquelles des saucissons ont été glissés.
Et la dernière affaire impliquant une association musulmane et la RATP a eu lieu lorsque la régie publicitaire du groupe a refusé la campagne du CCIF contre l'islamophobie.
Quant au fameux plan de « discrimination positive »....il n'existe pas. En fait, il s'agit d'une vieille campagne de l'extrême-droite qui date de 2003, quand la RATP a retiré la condition de nationalité pour le recrutement de ses agents, ce qui était parfaitement logique et légal. Mais depuis l'extrême-droite en a fait son fond de commerce, ce qui se ressent dans la vidéo, où l'une des salariées évoque comme un « droit » perdu, le fait de pouvoir faire embaucher en priorité les gens de sa famille dans l'entreprise.
A part ça la RATP se vante effectivement d'avoir 60% de salariés nouvellement embauchés venant de communes franciliennes où certains quartiers sont classés en ZUS. Rappelons quelques éléments à ce sujet : il est bien rare qu'on fasse chauffeur de bus quand on est d'ascendance bourgeoise, par conséquent il est bien normal qu'une grande partie des salariés vienne de quartiers populaires, de plus bien des villes comportent des ZUS sans y être classées en totalité, cette statistiques ne veut pas dire grand chose...et ne dit surtout rien sur la religion ou l'origine des salariés. Nos militants de RL semblent l'ignorer mais le fait d'être de nationalité française, non-musulman n'empêche pas de vivre en ZUS. Tout le monde n'a pas le niveau social des fascistes de Riposte Laïque.
La campagne de RL est donc un classique de l'inversion victimaire pratiquée par l'extrême-droite, un renversement du réel, où les minorités oppressées par les fascistes deviennent les soit-disant bourreaux.
La division et la confusion cultivées par Riposte Laïque arrangent bien le patron
La
campagne menée par Riposte Laïque vient en effet appuyer une
offensive patronale concernant les revendications et les libertés
individuelles des salariés, qui n’est pas propre à la RATP, loin
de là. Cette offensive vient de se concrétiser avec la publication
d'un « Guide de la laïcité et de la neutralité dans
l'entreprise »
Riposte Laïque a posté ce guide ici, comme un trophée.
Riposte Laïque a posté ce guide ici, comme un trophée.
Sa
valeur légale est floue, menace gravement les droits et libertés
des salariés, et illustre le développement de formes de contrôle
et de soumission qui vont jusqu’à leur dénier le droit d’avoir
et d’exprimer des convictions. Le seul document encadré
légalement dans l’entreprise est le règlement intérieur qui est
soumis à une procédure (information , consultation des
représentants du personnel, avis de l’inspection du travail)
limitant les exigences patronales, ce que beaucoup contournent à
coup de chartes éthiques, de codes des bonnes pratiques...
Dans ce guide, la RATP revendique l’application d’un principe de neutralité, lié à toute activité de service public.
Or le principe de neutralité est défini comme le principe selon lequel « tous les usagers doivent être traités de façon égale. » (2). Ce principe de neutralité est conçu initialement pour protéger les usagers des discriminations dont ils pourraient être victimes de la part d’une administration ou de certains agents !
La RATP prétexte ce principe de neutralité pour restreindre les libertés d’opinion et d’expression des agents. Ainsi, dans les contrats de travail signés depuis 2005 figure cette clause :
«Vous vous engagez à adopter, dans l’exercice de vos fonctions, un comportement et des attitudes visant au respect de la liberté et de la dignité de chacun. En outre, la RATP étant une entreprise de Service Public qui répond au principe de neutralité, vous vous engagez à proscrire toute attitude ou port de signe ostentatoire pouvant révéler une appartenance à une religion ou à une philosophie quelconque »
De même, la RATP inverse les principes concernant les libertés individuelles des salariés, notamment lors de l’exemple concernant l’habillement. En vertu de l’article L 1121-1 du Code du travail, un employeur ne peut imposer à un salarié des contraintes vestimentaires qui ne seraient pas justifiées par la nature des tâches à accomplir et proportionnées au but recherché. Mais la RATP décrète que « la liberté de se vêtir à sa guise au temps et au lieu de travail n’entre pas dans la catégorie des libertés fondamentales »
Dans ce guide, la RATP revendique l’application d’un principe de neutralité, lié à toute activité de service public.
Or le principe de neutralité est défini comme le principe selon lequel « tous les usagers doivent être traités de façon égale. » (2). Ce principe de neutralité est conçu initialement pour protéger les usagers des discriminations dont ils pourraient être victimes de la part d’une administration ou de certains agents !
La RATP prétexte ce principe de neutralité pour restreindre les libertés d’opinion et d’expression des agents. Ainsi, dans les contrats de travail signés depuis 2005 figure cette clause :
«Vous vous engagez à adopter, dans l’exercice de vos fonctions, un comportement et des attitudes visant au respect de la liberté et de la dignité de chacun. En outre, la RATP étant une entreprise de Service Public qui répond au principe de neutralité, vous vous engagez à proscrire toute attitude ou port de signe ostentatoire pouvant révéler une appartenance à une religion ou à une philosophie quelconque »
De même, la RATP inverse les principes concernant les libertés individuelles des salariés, notamment lors de l’exemple concernant l’habillement. En vertu de l’article L 1121-1 du Code du travail, un employeur ne peut imposer à un salarié des contraintes vestimentaires qui ne seraient pas justifiées par la nature des tâches à accomplir et proportionnées au but recherché. Mais la RATP décrète que « la liberté de se vêtir à sa guise au temps et au lieu de travail n’entre pas dans la catégorie des libertés fondamentales »
La vidéo de Riposte
Laïque insiste particulièrement sur le refus des conducteurs hommes
qui au nom de l’islam refuseraient de serrer la main à leurs
collègues de sexe féminin.
Le guide de la RATP évoque longuement
ce genre de situation, et pourtant, la RATP est bien obligée de
reconnaître que l’entreprise ne peut pas aller jusqu’à codifier
les marques de salut. Mais sans doute pour satisfaire aux pressions
racistes et islamophobes, la RATP monte une usine à gaz en indiquant
que le refus de serrer la main en fonction du sexe peut s’ajouter à
d’autres comportements fautifs et donner dans ce cas lieu à une
sanction.
Mais comment savoir ce qui motive
un salarié pour refuser de serrer la main à des collègues ? Et
surtout quels moyens de vérifier le comportement des agents vont-ils
être validés et utilisés ensuite pour réprimer d'autres
comportements ? La vidéo-surveillance, la délation permanente
entre collègues ?
D’ailleurs, la RATP invente des
concepts comme la revendication religieuse « implicite ».
Pour
la RATP, le simple fait d’avoir des vêtements, bijoux, objets sur
le poste de travail pouvant montrer les convictions religieuses,
philosophique et politiques est considéré comme le fait «
d’imposer à la vue de tous ses idées et ses convictions ». Or,
c’est le caractère ostentatoire qui était jusqu’à maintenant
la base des restrictions vestimentaires. Et le guide rappelle la
définition d’un acte ostentatoire, à savoir l’intention de se
faire remarquer et non la simple existence de signes ou d’objets...
Car, rappelons-le, salarié et usager
d’un service public ont parmi leurs droits fondamentaux la liberté
d’opinion et d’expression.
Même si évidemment ces
libertés ne sont pas totales et absolues. L’injure, l’incitation
à la haine raciale, l’orientation sexuelle, les
origines, la religion ou le sexe ne sont pas des “opinions” que
l’on serait libre d’exprimer, mais des délits, et c'est normal. Mais comme on l'a vu, lorsque des incidents racistes ont lieu contre des salariés, la RATP ne sort pas de guide...
Une attaque contre tous les travailleurs et les libertés, qui n'a rien à voir avec la laïcité
Au fond, deux choses sont ciblées
par la RATP : d'abord le refus de prendre acte de la diversité des
agents, en terme d’origine, de croyances religieuses ou
philosophiques, un refus basé sur des pratiques anciennes de racisme
et de discrimination. Mais aussi,
utiliser le prétexte de la laïcité et la peur de l'islam pour
donner plus de pouvoirs à la direction contre tous les agents, en
espérant que la majorité d'entre eux ne verront pas l'attaque,
obnubilés par la peur du « danger intégriste ».
Il est ainsi écrit dans le guide qu’un
« agent est présent dans l’entreprise pour exécuter son contrat
de travail, et donc, exercer une activité professionnelle. Ainsi, il
n’est pas autorisé à exercer d’autres activités (politiques,
religieuses…) »
Dans la réalité des rapports de classe un salarié ne vient pas sur son lieu de
travail uniquement pour se mettre à disposition de son employeur. Il
y vient aussi pour y rencontrer des collègues, échanger avec eux,
tisser des liens, débattre, se confronter, s’opposer parfois. Et
cela sur l’activité de travail elle-même (comment faire son
travail ? comment réagir à des modifications des conditions de
travail ?), mais aussi sur le fonctionnement de l’entreprise, la
vie sociale, économique, politique, culturelle ou sportive.
C’est
pourquoi la plupart des interdictions et limitations préconisées
dans le guide, c’est dit explicitement, s’appliquent autant à
des activités religieuses que politiques !
Et le sexisme dans tout ça ?
Si la RATP avait à cœur de
promouvoir l’égalité, au lieu de restreindre les libertés de
tous en satisfaisant aux penchants racistes d’une minorité, nous
aurions quelques suggestions à lui faire !
Les femmes
aujourd’hui encore ne seraient que 10% dans les secteurs bus et
conduite de la RATP. Le sexisme n’est pas le propre d’une
catégorie de salariés, et il est de plus institutionnalisé par
l’entreprise.
Ainsi, les agents de sexe masculin n’ont
aucun droit à des congés pour garder un enfant malade, à moins que
leur conjointe soit aussi à la RATP, auquel cas ils se partagent les
jours .
Cela fait donc reposer les absences autorisées pour enfant malade
sur les femmes dont le conjoint travaille à la RATP, bel exemple
d’égalité, et joli gain de productivité pour la RATP ! On peut
parier que les salariées RATP dont le conjoint n’a pas de congé
pour enfant malade aimeraient bien ne pas être les seules à
bénéficier de ce droit dans le couple, et réciproquement !
Mais Riposte Laïque ne parle jamais de
ce genre de choses : et pour cause, les fascistes bossent
toujours pour les patrons, même quand ils se cachent sous le masque d'un pseudo-féminisme.
Cette offensive menée de front contre
certains salariés et contre les usagers vient fort à propos, au
moment, où les véritables miilitants organisent la riposte face à
la politique de la direction : un front syndical s'est constitué
sur la question de l'augmentation des salaires, et va probablement
aussi se mobiliser sur la remise en cause des retraites qui se
prépare.
Les salariéEs de la RATP et les
syndicats qui ont à cœur l’égalité ont aujourd’hui le
choix.
Rentrer dans le débat tel qu’il est posé par une
organisation d’extrême-droite, s’empêtrer dans les questions
formulées par les fascistes qui reposent sur des présupposés
idéologiques bien particuliers, qui déforment la réalité et
divisent. Ou assumer la complexité de la
réalité, remettre en cause ses pratiques, préjugés et
comportements si besoin, et s’unir pour imposer l’égalité,
gagner des droits pour tous, et faire taire les fascistes de tout
poil.
Epilogue....
Après deux mois de campagne virale de Riposte Laïque , par un heureux hasard, Les Echos, journal patronal bien connu , découvre brusquement " un risque communautariste dans les entreprises". L'article commence par évoquer longuement la vidéo de Riposte Laïque...sans nommer l'organisation d'extrême-droite , et surtout en prétendant que cette vidéo aurait été simplement "reprise" par des "militants nationalistes" alors même que ceux-ci en sont à l'origine.
L'article poursuit en évoquant une multitude d'autres faits attribués aux "musulmans", sans jamais les sourcer : surtout l'article opère une remarquable inversion victimaire concernant les discriminations à l'emploi. Le fait que les emplois sous payés ou précaires, dans la sous-traitance d'Air France ou chez Orange soient une norme pour les salariés issus de l'immigration devient une "ethnicisation" problématique ....pour la direction des entreprises, qui seraient légitimes à brider encore un peu plus les droits des salariés , par exemple celui de choisir la date de ses congés , en invoquant le caractère prétendument communautariste d'une telle revendication.
Quant aux courageux croisés de Riposte Laïque, ils échappent pour le moment à une procédure visant à faire retirer les vidéos et les articles racistes, car ils sont désormais domiciliés officiellement en Suisse. Patriotes, mais pas trop, tant qu'il y a des couillons pour monter au front à leur place, autant en profiter.
Notes
(1) « Concernant plus
spécifiquement le sujet des discriminations contre les femmes,
sachez que j’ai immédiatement demandé qu’une enquête
interne soit diligentée afin de faire toute la lumière sur les
propos tenus et sur les faits allégués dans cette vidéo ;
cette enquête a été confiée à notre Déléguée Générale à
l’audit et à l’inspection générale. Si des faits
contraires au principe de laïcité sont confirmés, je les
condamnerai aussi fermement que je condamne toute parole
discriminante, et je prendrai les sanctions qui s’imposent. Je ne
puis tolérer le fait que certains de nos agents soient victimes de
discriminations sur leur lieu de travail. » (source Riposte
Laique )
(2) [La Charte des services publics (18
mars 1992) introduit un principe de neutralité : « Corollaire du
principe d’égalité, la neutralité garantit le libre accès de
tous aux services publics sans discrimination. Intimement liée à la
nature de l’État républicain, à son rôle de gardien des valeurs
républicaines, la neutralité doit s’inscrire dans l’activité
quotidienne des services publics. Elle implique la laïcité de
l’État, l’impartialité des agents publics et l’interdiction
de toute discrimination fondée sur les convictions politiques,
philosophiques, religieuses, syndicales ou tenant à l’origine
sociale, au sexe, à l’état de santé, au handicap ou à l’origine
ethnique. Tout usager dispose donc des mêmes droits face à
l’administration et les procédures doivent être garantes de son
impartialité ».]
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