Comment le fascisme s'insinue dans la pensée collective...
Quel
fut le moyen de propagande le plus puissant de l'hitlérisme ?
Étaient-ce les discours isolés de Hitler et de Goebbels, leurs
déclarations à tel ou tel sujet, leurs propos haineux sur le judaïsme,
sur le bolchevisme?
Non, incontestablement, car beaucoup de
choses demeuraient incomprises par la masse ou l'ennuyaient, du fait de
leur éternelle répétition.[...]
Non, l'effet le plus puissant ne fut
pas produit par des discours isolés, ni par des articles ou des tracts,
ni par des affiches ou des drapeaux, il ne fut obtenu par rien de ce
qu'on était forcé d'enregistrer par la pensée ou la perception.
Le nazisme s'insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers
des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui
s'imposaient à des millions d'exemplaires et qui furent adoptées de
façon mécanique et inconsciente. »
— Victor Klemperer, LTI, la langue du IIIe Reich, pp 39-40, Pocket Agora, 1996, Albin Michel. (ISBN 2-266-13546-5)
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